IMMORTELLE APHRODITE DE RETOUR PARMI NOUS AUTRES, PAUVRES HUMAINS📆 8 avril 1820

Le 8 avril 1820, une découverte extraordinaire a lieu sur l’île grecque de Milos : une statue antique en marbre représentant la déesse Aphrodite est mise au jour. Connue aujourd’hui sous le nom de Vénus de Milo, cette Å“uvre devient rapidement l’un des trésors les plus célèbres du musée du Louvre.

La Vénus de Milo est une sculpture en marbre blanc, mesurant un peu plus de deux mètres de haut, datée de l’époque hellénistique (vers 150-130 av. J.-C.). Elle représente Aphrodite, la déesse grecque de l’amour et de la beauté, dans une posture gracieuse et légèrement déhanchée. Bien que ses bras soient manquants, la statue fascine par son élégance et le réalisme des drapés qui couvrent partiellement son corps. L’île de Milos, où elle est découverte, se situe dans l’archipel des Cyclades en mer Égée. Connue pour sa richesse minérale et son histoire ancienne, Milos est un lieu stratégique et prospère sous domination ottomane au XIXe siècle.

La statue attire immédiatement l’attention des Français présents sur l’île. Olivier Voutier, un officier de marine passionné d’archéologie, remarque la statue alors qu’un paysan local, Yorgos Kentrotas, la déterre dans son champ. Le vice-consul français Louis Brest intervient rapidement pour organiser son acquisition. Le marquis de Rivière, ambassadeur français à Constantinople, mandate ensuite un émissaire pour négocier avec les autorités locales. Après des tractations complexes et malgré la concurrence d’un dignitaire ottoman qui souhaite également s’en emparer, la France parvient à acheter la statue pour 836 piastres. Ce succès diplomatique reflète l’intérêt croissant des puissances européennes pour les trésors antiques grecs.

Le voyage de la Vénus de Milo jusqu’à Paris est mouvementé. Après son achat en mai 1820, elle est embarquée sur le navire français L’Estafette à destination de Constantinople. Là-bas, elle est transférée sur le navire La Lionne, qui fait route vers Toulon. La statue arrive finalement en France en février 1821. Le marquis de Rivière offre la sculpture au roi Louis XVIII, qui en fait don au musée du Louvre. Dès mars 1821, elle rejoint les collections du musée où elle est exposée au public et suscite immédiatement admiration et fascination.

Lorsqu’elle arrive à Paris, la statue est dans un état fragmentaire. Ses bras sont manquants ainsi que plusieurs autres parties comme le pied gauche et le bout du nez. La sculpture se compose principalement de deux blocs principaux : le torse et les jambes drapées. Bernard Lange, restaurateur au Louvre, décide de ne pas compléter les parties manquantes afin de préserver l’authenticité de l’œuvre. Il se limite à des réparations mineures telles que le modelage d’un bout de nez en plâtre et le montage des blocs sur un socle stable. Plus tard, en 1870, une nouvelle restauration corrige certains ajustements pour assurer sa stabilité après les dommages causés par l’humidité.

La Vénus de Milo n’est pas conservée par la Grèce car celle-ci se trouve sous domination ottomane en 1820. Les autorités locales n’ont ni les moyens ni l’autonomie nécessaires pour protéger leurs découvertes archéologiques face aux puissances étrangères comme la France ou l’Empire ottoman lui-même. À cette époque, l’Empire ottoman traverse une période troublée avec des révoltes internes comme celle d’Ali Pacha en Épire. Parallèlement, le nationalisme grec commence à s’organiser autour de sociétés secrètes comme la Filikí Etería pour préparer l’indépendance du pays. Ces tensions aboutissent à la guerre d’indépendance grecque qui éclate en 1821.

Déesse de l’amour, de la beauté et du désir, Aphrodite incarne le charme irrésistible et la séduction. Née de l’écume marine après que Cronos a jeté les organes génitaux d’Ouranos dans les eaux, elle joue un rôle clé dans plusieurs mythes grecs célèbres en provoquant indirectement la guerre de Troie ou en soutenant Énée dans sa quête après la chute de Troie. Mariée à Héphaïstos mais infidèle avec Arès et d’autres dieux ou mortels, elle incarne à la fois les passions humaines et les forces cosmiques liées à l’harmonie universelle.

Ainsi, avec sa redécouverte sur Milos et son installation au Louvre, Aphrodite semble renaître pour continuer à fasciner des générations entières par sa beauté intemporelle et son histoire captivante.

La déesse Aphrodite

Selon la version la plus célèbre de la mythologie grecque, racontée par le poète Hésiode, Aphrodite naît de l’écume de la mer. Cette naissance survient lorsque Cronos, un des Titans, tranche les parties génitales de son père Ouranos et les jette dans l’océan. De cette rencontre entre l’écume marine et les organes divins émerge Aphrodite, entièrement formée et d’une beauté extraordinaire. Elle arrive d’abord près de l’île de Cythère, puis se rend sur l’île de Chypre, où les dieux l’accueillent avec émerveillement.

Aphrodite fait partie des douze dieux de l’Olympe, les divinités principales du panthéon grec. Elle est la déesse de l’amour, de la beauté, du désir et de la séduction. Même si elle n’est pas la plus puissante des déesses, son influence est immense car elle maîtrise les passions et les émotions. Par sa beauté et son pouvoir d’attraction, elle influence aussi bien les dieux que les mortels. Elle joue un rôle important dans de nombreux mythes, parfois comme bienfaitrice, mais souvent aussi comme source de conflits amoureux ou de rivalités.

Les Grecs la vénèrent dans de nombreux lieux à travers le monde antique. Ses principaux sanctuaires se trouvent à Chypre, Cythère et Corinthe. Ils célèbrent la déesse lors des *Aphrodisies*, des fêtes comprenant des processions, des offrandes, et parfois des rituels liés à la fertilité et à la beauté. À Corinthe, un célèbre temple lui est consacré, où des prêtresses sacrées lui rendent hommage. Les fidèles prient Aphrodite pour favoriser l’amour, le mariage, la fécondité, et parfois même la réussite dans des affaires politiques ou militaires influencées par le charme ou la persuasion.

Dans la mythologie romaine, Aphrodite prend le nom de Vénus. Les Romains adoptent de nombreuses divinités grecques, en leur donnant des noms latins et en les intégrant à leurs propres traditions. Vénus conserve les attributs d’Aphrodite : elle est la déesse de l’amour, de la beauté et de la séduction. Elle occupe une place encore plus importante dans la mythologie romaine, car elle est considérée comme l’ancêtre du peuple romain par l’intermédiaire de son fils Énée, héros troyen et fondateur légendaire de Rome. Cela renforce son prestige dans la culture romaine.


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