PUBLICATION DU LIVRE DES ESPRITS, LA BIBLE DU SPIRITISME 📆 18 avril 1857

Allan Kardec publie “Le Livre des Esprits”, texte fondateur du spiritisme, le 18 avril 1857. L’ouvrage se prĂ©sente sous la forme d’un recueil de 1018 questions-rĂ©ponses, oĂč Kardec interroge des esprits, par l’intermĂ©diaire de mĂ©diums, sur des sujets essentiels comme Dieu, l’ñme, la vie aprĂšs la mort, la rĂ©incarnation, les lois morales, la nature des esprits et leurs rapports avec le monde matĂ©riel. Le livre pose ainsi les bases d’une doctrine qui affirme l’existence d’un monde invisible peuplĂ© d’esprits, la possibilitĂ© de communiquer avec eux, la survie de l’ñme, la rĂ©incarnation et la progression morale comme lois universelles.

Le spiritisme moderne, tel qu’il est codifiĂ© par Allan Kardec, s’impose comme une doctrine philosophique et spiritualiste qui propose une vision rationnelle et Ă©volutive de la vie, de la mort et de l’au-delĂ . Il naĂźt dans un contexte d’engouement pour les phĂ©nomĂšnes paranormaux, en particulier les tables tournantes et les communications mĂ©diumniques, qui suscitent la curiositĂ© de nombreux chercheurs et penseurs de l’époque. Allan Kardec, de son vrai nom Hippolyte LĂ©on Denizard Rivail, rassemble, organise et analyse les messages reçus de prĂ©tendus esprits Ă  travers diffĂ©rents mĂ©diums, pour en tirer une doctrine structurĂ©e exposĂ©e notamment dans Le Livre des Esprits publiĂ© en 1857.

Le spiritisme affirme l’existence de Dieu, conçu comme l’intelligence suprĂȘme, cause premiĂšre de toutes choses, Ă©ternel, immuable, immatĂ©riel, unique, omnipotent, souverainement juste et bon. Cette croyance en un Dieu bienveillant et juste constitue le fondement de l’édifice spirite. Contrairement Ă  certaines religions traditionnelles, le spiritisme rejette l’idĂ©e du Diable comme ĂȘtre personnel et Ă©ternel. Il explique que ce que l’on dĂ©signe sous le nom de « Diable » n’est qu’une allĂ©gorie du mal, incarnĂ©e temporairement par des esprits imparfaits ou malveillants, eux-mĂȘmes appelĂ©s Ă  progresser et Ă  s’amĂ©liorer au fil de leurs rĂ©incarnations.

La doctrine spirite repose sur la conviction que l’ñme survit Ă  la mort du corps et poursuit son Ă©volution Ă  travers de multiples existences corporelles. Les esprits, qui sont les Ăąmes dĂ©sincarnĂ©es, conservent leur individualitĂ©, leur mĂ©moire et leur libre arbitre. Ils Ă©voluent moralement et intellectuellement, passant par diffĂ©rents degrĂ©s d’avancement, du plus imparfait au plus Ă©levĂ©. Cette progression s’effectue grĂące Ă  la rĂ©incarnation, principe central du spiritisme, qui permet Ă  chaque Ăąme d’expier ses fautes, d’apprendre et de se perfectionner.

Le spiritisme ne reconnaĂźt pas le paradis et l’enfer comme des lieux fixes ou Ă©ternels. Il considĂšre que ces notions symbolisent en rĂ©alitĂ© des Ă©tats de l’ñme : le « paradis » correspond Ă  l’état de bonheur des esprits Ă©voluĂ©s, tandis que « l’enfer » dĂ©signe la souffrance morale des esprits imparfaits, qui expient leurs erreurs jusqu’à leur amĂ©lioration. Il n’existe donc pas de damnation Ă©ternelle, mais une justice divine fondĂ©e sur la misĂ©ricorde et la possibilitĂ© constante de progrĂšs.

Les esprits peuvent communiquer avec les vivants, principalement par l’intermĂ©diaire de mĂ©diums. Ces communications se manifestent sous diverses formes : messages Ă©crits, voix, phĂ©nomĂšnes physiques ou intuitions. Le spiritisme considĂšre que les phĂ©nomĂšnes attribuĂ©s aux « fantĂŽmes » dans la culture populaire sont en rĂ©alitĂ© des manifestations d’esprits dĂ©sincarnĂ©s. Il prĂ©fĂšre utiliser le terme « esprit », jugeant le mot « fantĂŽme » trop liĂ© au folklore et Ă  la superstition. Les manifestations d’esprits ne sont pas nĂ©cessairement effrayantes ou malveillantes ; elles reflĂštent simplement le niveau moral de l’esprit qui se manifeste.

Parmi les outils utilisĂ©s pour entrer en contact avec les esprits, le Ouija occupe une place particuliĂšre. Il s’agit d’une planche sur laquelle figurent lettres, chiffres et mots, permettant, lors de sĂ©ances, d’obtenir des messages censĂ©s provenir de l’au-delĂ . Le Ouija, bien qu’il soit devenu un objet de divertissement populaire, trouve ses origines dans les pratiques spirites et s’inscrit dans la tradition de la communication mĂ©diumnique. Toutefois, son usage suscite parfois la controverse, certains spirites mettant en garde contre les risques liĂ©s Ă  une utilisation irrĂ©flĂ©chie.

Le spiritisme moderne se distingue du spiritualisme anglo-saxon par sa doctrine structurĂ©e, son insistance sur la rĂ©incarnation et sa volontĂ© d’unir science et spiritualitĂ©. Alors que le spiritualisme anglo-saxon se concentre sur la communication avec les esprits sans reconnaĂźtre la rĂ©incarnation et reste souvent liĂ© Ă  une tradition chrĂ©tienne, le spiritisme kardĂ©ciste propose une philosophie universelle, ouverte Ă  tous, fondĂ©e sur le progrĂšs moral, la justice divine et l’évolution constante de l’ñme.

En somme, le spiritisme offre une vision optimiste et rationnelle de l’existence, oĂč chaque ĂȘtre progresse sans cesse vers la perfection, guidĂ© par une justice divine et la possibilitĂ© de se rĂ©former Ă  travers les expĂ©riences de la vie et de l’au-delĂ .

Pour les plus curieux, l’ouvrage est en accĂšs libre sur Wikisource : Les Livre des Esprits, Allan Kardec, 1857


Illustrations:
– Image gĂ©nĂ©rĂ©e par IA (Bing Image Creator).
– Image tirĂ©e du film Dr. Mabuse (1922) de Fritz Lang.

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