Le 29 août 1885, une page majeure de l’histoire industrielle se tourne avec le dépôt du brevet de la Daimler Reitwagen, considérée comme la première moto animée par un moteur à explosion. Cet événement marque le début d’une révolution dans la mobilité.
La Daimler Reitwagen, créée par les ingénieurs allemands Gottlieb Daimler et Wilhelm Maybach dans leur atelier à Cannstatt, est un prototype fascinant qui transforme une simple draisienne en véhicule motorisé. Dotée d’un moteur monocylindre à quatre temps de 264 cm³, elle développe une puissance modeste de 0,5 cheval à 700 tours par minute, une prouesse technique pour l’époque.
Cette moto expérimentale adopte une conception très rudimentaire : un châssis en bois, deux petites roues latérales stabilisatrices qui complètent les deux roues principales, et aucune suspension, annonçant avec simplicité les prémices de la motorisation personnelle. La transmission s’appuie sur une courroie entraînant la roue arrière, tandis que le freinage reste sommaire, principalement réalisé avec les pieds.
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L’ingéniosité des inventeurs se révèle également dans la première sortie réelle du prototype, conduite par Paul Daimler, le fils de Gottlieb. En novembre 1885, ce jeune homme seize ans parcourt trois kilomètres à 12 km/h avec la Reitwagen, malgré un incident spectaculaire : la selle prend feu à cause de la chaleur intense dégagée par le moteur. Cette démonstration courageuse valide un concept novateur qui va bientôt révolutionner les moyens de transport.
Cependant, la reconnaissance de la Daimler Reitwagen comme « première moto » suscite des débats. Son architecture à quatre roues, du fait des roues latérales auxiliaires, et l’absence d’un véritable guidon soulèvent des questions sur sa conformité au véhicule que l’on entend aujourd’hui par « moto ». De plus, certains évoquent des prototypes antérieurs à vapeur, comme ceux de l’ingénieur français Louis-Guillaume Perreaux, contestés dans cette qualification.
Quoi qu’il en soit, la Reitwagen reste un jalon incontournable : c’est le premier véhicule motorisé à combustion interne sur deux roues capable de fonctionner sur route, un tournant décisif dans l’histoire de la mobilité.
Malheureusement, le prototype original de la Daimler Reitwagen disparaît dans un incendie dévastateur en 1903 à l’usine de Bad Cannstatt. Malgré sa destruction, son héritage persiste grâce à de nombreuses répliques fidèles qui sont aujourd’hui exposées dans des musées prestigieux à travers le monde, notamment le musée Daimler et Mercedes-Benz de Stuttgart, le Deutsches Museum de Munich, ainsi que dans des collections aux États-Unis et ailleurs.
En conclusion, je m’adresse à tous les « bikers » qui me déposent allègrement sur la route tous les jours. Qui parmi vous serait assez fou pour enfourcher cette bête, rouler à 12 km/h sur des chemins sans frein efficace ni suspension, au risque de finir avec l’airbag arrière calciné !? Ah, on fait moins les fiers, là ! 😉
Illustration: Une réplique de Reitwagen au musée Mercedes-Benz. – Wikipédia