UN KAMIKAZE À PARIS 📆 9 avril 1937

Le « Kamikaze » qui atterrit à Paris le 9 avril 1937 n’est pas ce que l’on imagine généralement en entendant ce mot, souvent associé aux pilotes suicidaires de la Seconde Guerre mondiale. En réalité, il s’agit d’un avion japonais, un Mitsubishi Ki-15, baptisé Kamikaze-gō, ce qui signifie « Vent divin ». Cet appareil, à l’origine conçu pour des missions de reconnaissance militaire, est acheté par le journal japonais Asahi Shimbun, qui s’en sert pour réaliser des exploits aéronautiques et promouvoir son image.

Le 5 avril 1937, deux jeunes aviateurs japonais, Masaaki Linuma, 26 ans, et son navigateur Kenji Tsukagoshi, décollent de Tokyo avec un objectif ambitieux : relier Tokyo à Londres en un temps record. Leur vol vise à célébrer le couronnement du roi George VI et à montrer au monde les avancées technologiques du Japon. Après plusieurs étapes, ils arrivent à Paris le 9 avril et sont accueillis en héros à l’aéroport du Bourget avant de poursuivre leur voyage vers Londres.

Ce raid aérien établit un record impressionnant : ils parcourent la distance entre Tokyo et Londres en seulement 94 heures, 17 minutes et 56 secondes, avec une vitesse moyenne de près de 163 km/h. L’exploit fait sensation en Europe et au Japon, et les deux aviateurs deviennent des figures emblématiques. Ils reçoivent des distinctions dans plusieurs pays européens, notamment la Légion d’honneur en France.

Le Kamikaze suit un itinéraire précis reliant Tokyo à Londres. L’avion décolle de Tokyo le 5 avril et fait escale dans plusieurs villes : Taipei, Hanoi, Vientiane, Calcutta, Karachi, Basra, Bagdad, Athènes, Rome, puis Paris avant de terminer son voyage à Londres. Ce parcours couvre une distance totale de 15 357 kilomètres et permet d’établir un record mondial de vitesse pour un vol entre l’Asie et l’Europe.

Masaaki Linuma et Kenji Tsukagoshi ne traversent pas l’Union soviétique (URSS) en raison des tensions politiques importantes entre le Japon et l’URSS à cette époque. Ces tensions découlent notamment de la rivalité entre les deux nations en Mandchourie et en Mongolie, où des affrontements militaires ont lieu régulièrement. De plus, l’URSS est hostile à la politique expansionniste du Japon et refuse de lui accorder des droits de survol. Par conséquent, les pilotes choisissent un itinéraire passant par des territoires sous contrôle britannique ou français, où ils peuvent bénéficier d’une coopération diplomatique plus favorable.

Le Mitsubishi Ki-15

Egalement connu sous le nom de Karigane (signifiant « oie sauvage »), le Mitsubishi Ki-15 est un avion japonais conçu dans les années 1930. Initialement développé comme avion de reconnaissance rapide pour l’armée impériale japonaise, il est également utilisé comme bombardier léger et pour des missions de soutien au sol. Cet appareil monoplan à ailes basses est équipé d’un moteur radial et dispose d’un train d’atterrissage fixe, avec une capacité d’emport pour un équipage de deux personnes.

Le Ki-15 est introduit en mai 1937 et utilisé dès le début de la guerre sino-japonaise. Grâce à sa vitesse élevée, il peut effectuer des missions en profondeur dans les zones stratégiques ennemies. Toutefois, il est progressivement surpassé par des chasseurs plus modernes, comme les Polikarpov I-16 soviétiques. À partir de 1943, il est relégué à des rôles secondaires tels que l’instruction et les liaisons militaires.

Caractéristiques principales :
– Type : Avion de reconnaissance militaire et bombardier léger.
– Fabricant : Mitsubishi Heavy Industries.
– Motorisation : Différentes versions équipées de moteurs radiaux Nakajima ou Mitsubishi, allant de 750 à 950 chevaux.
– Vitesse maximale : Jusqu’à 530 km/h dans les versions améliorées.
– Armement : Une mitrailleuse Type 89 de 7,7 mm et jusqu’à 250 kg de bombes.

Le Ki-15 évolue au fil des années avec plusieurs versions :
– Ki-15-I : Modèle initial pour l’armée.
– Ki-15-II : Version améliorée avec un moteur plus puissant et une meilleure visibilité avant.
– C5M1/C5M2 : Versions adaptées pour la marine japonaise.
– Ki-15-III : Projet d’amélioration qui n’a pas été produit en série.

En tout, environ 500 exemplaires sont construits avant d’être remplacés par des modèles plus modernes comme le Mitsubishi Ki-30.


,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *