MUTINERIE SUR LE HMS BOUNTY 📆 28 avril 1789

Le 28 avril 1789, Ă  l’aube, une mutinerie Ă©clate Ă  bord du HMS Bounty, navire de la Royal Navy britannique. Ce matin-lĂ , dans les eaux du Pacifique Sud, une partie de l’équipage, menĂ©e par le second Fletcher Christian, se soulĂšve contre le capitaine William Bligh. Cette rĂ©volte, nĂ©e d’un profond malaise aprĂšs des mois passĂ©s Ă  Tahiti et sous la discipline stricte de Bligh, va bouleverser le destin de tous les hommes Ă  bord et donner naissance Ă  l’une des plus cĂ©lĂšbres sagas maritimes de l’histoire.

Le Bounty quitte l’Angleterre en 1787 avec une mission singuliĂšre : rapporter des plants d’arbre Ă  pain de Tahiti pour nourrir les esclaves des colonies britanniques dans les CaraĂŻbes. AprĂšs une longue traversĂ©e, le navire atteint Tahiti et y reste cinq mois, le temps que les plants s’enracinent. Les marins goĂ»tent alors Ă  une vie douce, faite de libertĂ© et de liens avec les habitants de l’üle. Ce contraste avec la rigueur du bord accentue les tensions. Bligh, soucieux de rĂ©tablir l’ordre, se montre de plus en plus sĂ©vĂšre, humiliant parfois ses officiers, en particulier Fletcher Christian, qu’il accuse publiquement de vol et punit devant tous. L’atmosphĂšre devient irrespirable. Christian, las des brimades et nostalgique de Tahiti, finit par cĂ©der Ă  la tentation de la rĂ©volte.

La mutinerie se prĂ©pare dans le secret et la peur, alors que la tension Ă  bord atteint son paroxysme. Dans la nuit du 27 au 28 avril, Fletcher Christian, rongĂ© par l’insomnie et la colĂšre, dĂ©cide de passer Ă  l’action. Il s’entoure d’un petit groupe de marins acquis Ă  sa cause, tous dĂ©terminĂ©s Ă  se libĂ©rer de l’autoritĂ© de Bligh. ArmĂ©s de mousquets et de baĂŻonnettes, ils se glissent silencieusement sur le pont, maĂźtrisent les sentinelles, puis descendent dans la cabine du capitaine. Bligh est tirĂ© de son sommeil, ligotĂ© et menacĂ©. Il tente d’appeler Ă  l’aide, mais ses protestations sont Ă©touffĂ©es. L’agitation gagne le navire, certains marins hĂ©sitent, d’autres se rallient Ă  Christian, par conviction ou par peur de reprĂ©sailles. Christian fait sortir Bligh sur le pont, sous les yeux de l’équipage mĂ©dusĂ©. AprĂšs quelques minutes de confusion, la dĂ©cision est prise : Bligh et ses partisans sont forcĂ©s d’embarquer dans la grande chaloupe du navire, avec quelques vivres, un sextant, une boussole et des armes blanches. La chaloupe est mise Ă  l’eau, et la corde qui la relie au Bounty est coupĂ©e. Les mutins regardent s’éloigner la petite embarcation, laissant derriĂšre eux le capitaine et dix-huit hommes Ă  la dĂ©rive, en pleine mer.

Bligh, navigateur hors pair, rĂ©alise alors un exploit : il conduit la chaloupe sur plus de 6 700 kilomĂštres jusqu’à l’üle de Timor, sauvant la quasi-totalitĂ© de ses hommes. À son retour en Angleterre, il est acquittĂ© lors de la cour martiale et saluĂ© pour son courage.

Pendant ce temps, les mutins restent d’abord dans l’incertitude. Ils savent que la Royal Navy les traquera et qu’ils ne peuvent retourner en Angleterre. Christian tente d’abord de fonder une colonie sur l’üle de Tubuai, mais l’accueil des habitants est hostile et les affrontements sanglants. AprĂšs plusieurs semaines de violence et d’échecs, ils renoncent Ă  s’installer et retournent Ă  Tahiti pour se ravitailler. LĂ , le groupe se divise : seize hommes choisissent de rester sur l’üle, espĂ©rant y trouver refuge ou se fondre dans la population locale. Les autres, menĂ©s par Christian, embarquent Ă  nouveau sur le Bounty avec quelques Tahitiens et Tahitiennes, dĂ©terminĂ©s Ă  disparaĂźtre dans l’immensitĂ© du Pacifique.

La fuite les mĂšne jusqu’à l’üle de Pitcairn, isolĂ©e et mal cartographiĂ©e, oĂč ils jettent l’ancre en janvier 1790. Pour effacer toute trace et empĂȘcher tout retour, ils brĂ»lent le Bounty, dont l’épave gĂźt encore aujourd’hui dans la baie. Mais la vie sur Pitcairn s’avĂšre vite difficile. Les tensions entre les Britanniques et les PolynĂ©siens, souvent traitĂ©s en serviteurs, dĂ©gĂ©nĂšrent en conflits sanglants. En quelques annĂ©es, la violence fait disparaĂźtre la majoritĂ© des hommes, dont Fletcher Christian lui-mĂȘme. Seul John Adams survit parmi les mutins, entourĂ© de femmes et d’enfants.

Quant aux mutins restĂ©s Ă  Tahiti, leur sort est tout aussi mouvementĂ©. Certains s’intĂšgrent Ă  la sociĂ©tĂ© locale, offrant leurs services comme mercenaires aux chefs tahitiens et participant Ă  la consolidation de la dynastie Pomare. En 1791, la frĂ©gate britannique Pandora arrive pour les capturer. Plusieurs sont faits prisonniers et enchaĂźnĂ©s Ă  bord, mais une partie d’entre eux pĂ©rit lors du naufrage du Pandora sur la Grande BarriĂšre de corail. Les survivants sont ramenĂ©s en Angleterre, jugĂ©s lors d’un procĂšs retentissant : certains sont acquittĂ©s, d’autres condamnĂ©s Ă  mort, mais quelques-uns bĂ©nĂ©ficient finalement de la clĂ©mence royale.

Sous la conduite d’Adams, la petite sociĂ©tĂ© de Pitcairn se rĂ©organise, s’ancre dans la religion et l’agriculture, et finit par survivre dans l’isolement. Lorsque l’üle est redĂ©couverte en 1808, Adams est le seul homme adulte encore en vie, chef d’une population issue des unions entre marins et Tahitiennes. Aujourd’hui, la communautĂ© de Pitcairn compte Ă  peine une cinquantaine d’habitants, tous descendants de cette aventure hors du commun. Ils perpĂ©tuent la mĂ©moire de leurs ancĂȘtres et cĂ©lĂšbrent chaque annĂ©e l’incendie du Bounty, symbole de leur histoire.

En complément

Doit-on dire la Bounty ou le Bounty ?

La question de l’article Ă  employer devant le nom du cĂ©lĂšbre navire suscite souvent le doute, tant dans les ouvrages d’histoire que dans la littĂ©rature ou le cinĂ©ma. En français, la tradition maritime veut que l’on accorde le genre de l’article avec le nom du bateau, selon qu’il Ă©voque un objet masculin ou fĂ©minin, ou selon l’usage consacrĂ©.

Dans le cas du Bounty, le mot anglais dĂ©signe « la gĂ©nĂ©rositĂ© » ou « la rĂ©compense », un terme abstrait qui, en français, est fĂ©minin (« la bontĂ© », « la gĂ©nĂ©rositĂ© »). Pourtant, l’usage le plus rĂ©pandu dans la littĂ©rature historique française est le Bounty, probablement parce que l’on considĂšre implicitement le mot « navire » ou « bĂątiment » (tous deux masculins) comme sous-entendu : « le (navire) Bounty ». De nombreux ouvrages de rĂ©fĂ©rence, articles et films emploient ainsi le masculin.

Cependant, on rencontre aussi la Bounty, notamment dans des rĂ©cits romancĂ©s ou des traductions littĂ©rales de l’anglais, oĂč le genre fĂ©minin est parfois privilĂ©giĂ© pour les embarcations, Ă  l’image de la tradition anglo-saxonne qui personnifie les navires au fĂ©minin (« she » en anglais).

En rĂ©sumĂ©, le Bounty est la forme la plus courante et la plus admise en français, surtout dans les contextes historiques et maritimes. Toutefois, la Bounty n’est pas fautive et peut se rencontrer dans certains textes, en particulier littĂ©raires. Le choix dĂ©pend donc du registre et de la sensibilitĂ© de l’auteur, mais pour rester fidĂšle Ă  l’usage majoritaire, on retiendra le Bounty.

Qui est William Bligh ?

William Bligh naĂźt en 1754 en Angleterre et devient l’un des officiers de marine les plus connus de son Ă©poque, principalement pour son rĂŽle lors de la cĂ©lĂšbre mutinerie du HMS Bounty en 1789. Navigateur et marin d’exception, il commence sa carriĂšre trĂšs jeune dans la Royal Navy et se distingue rapidement par ses compĂ©tences en navigation et en cartographie. Il sert notamment comme maĂźtre navigateur sous le commandement du capitaine James Cook lors du troisiĂšme voyage de ce dernier dans le Pacifique, acquĂ©rant ainsi une solide rĂ©putation.

En 1787, il reçoit le commandement du Bounty pour une mission botanique : rapporter des plants d’arbre Ă  pain de Tahiti vers les Antilles, afin de nourrir les esclaves des plantations britanniques. Bligh se montre un capitaine compĂ©tent, mais son autoritĂ© stricte et son tempĂ©rament colĂ©rique crĂ©ent de fortes tensions avec l’équipage. Ces tensions culminent le 28 avril 1789, lorsque Fletcher Christian et plusieurs marins se rĂ©voltent, abandonnant Bligh et dix-huit hommes fidĂšles Ă  la dĂ©rive dans une chaloupe.

Bligh rĂ©alise alors un exploit maritime remarquable : il parvient Ă  conduire sa petite embarcation sur plus de 6 700 kilomĂštres jusqu’à l’üle de Timor, sauvant la majoritĂ© de ses hommes grĂące Ă  ses talents de navigateur et Ă  une discipline de fer. De retour en Angleterre, il est acquittĂ© par la cour martiale et reprend sa carriĂšre navale, participant Ă  plusieurs batailles et gravissant les Ă©chelons jusqu’au grade de vice-amiral.

En 1806, il devient gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, oĂč il tente de rĂ©former le commerce du rhum, ce qui provoque une nouvelle rĂ©bellion contre son autoritĂ©, la « Rum Rebellion ». William Bligh meurt Ă  Londres en 1817. Son parcours, marquĂ© par des exploits de navigation et des Ă©pisodes de commandement controversĂ©s, fait de lui une figure complexe et emblĂ©matique de l’histoire maritime britannique.

Qui est Fletcher Christian ?

Fletcher Christian naĂźt le 25 septembre 1764 Ă  Moorland Close, dans le Cumberland, au nord-ouest de l’Angleterre, au sein d’une famille d’origine mannoise, autrefois notable sur l’üle de Man. Son pĂšre, avocat, meurt alors qu’il n’a pas quatre ans, laissant la famille dans une situation financiĂšre difficile. Sa mĂšre, Ann, s’endette lourdement, ce qui contraint la famille Ă  s’exiler sur l’üle de Man pour Ă©chapper aux crĂ©anciers anglais. MalgrĂ© ces revers, Fletcher bĂ©nĂ©ficie d’une Ă©ducation correcte et frĂ©quente l’école de Cockermouth, oĂč il croise briĂšvement William Wordsworth.

Christian commence sa carriĂšre maritime relativement tard, Ă  dix-sept ans, en entrant dans la Royal Navy comme mousse. Il gravit rapidement les Ă©chelons, servant d’abord sur le HMS Eurydice, oĂč il se distingue par sa conduite et obtient le grade de Master’s Mate, l’équivalent d’enseigne de vaisseau. AprĂšs une pĂ©riode dans la marine marchande, il retrouve William Bligh, qu’il avait dĂ©jĂ  cĂŽtoyĂ©, et embarque sous ses ordres sur le Britannia puis sur le HMS Bounty en 1787, d’abord comme maĂźtre d’équipage, puis comme lieutenant supplĂ©ant.

Homme intelligent, cultivĂ© et apprĂ©ciĂ© pour ses qualitĂ©s de marin, Fletcher Christian se distingue aussi par une sensibilitĂ© exacerbĂ©e et une certaine fragilitĂ© psychologique, qui transparaissent dans ses relations parfois conflictuelles avec l’autoritĂ©. AprĂšs la mutinerie, il s’établit sur l’üle de Pitcairn avec quelques compagnons et des PolynĂ©siens. Il y Ă©pouse Mauatua, une Tahitienne, avec laquelle il a plusieurs enfants. Sa mort survient prĂ©maturĂ©ment, probablement en 1793, lors de violents conflits entre les colons britanniques et les Tahitiens installĂ©s avec eux. Son destin, aurĂ©olĂ© de mystĂšre, nourrit de nombreuses lĂ©gendes, mais il reste avant tout le symbole d’un homme partagĂ© entre discipline navale et quĂȘte de libertĂ©.

Qu’est-ce que l’arbre à pain ?

L’arbre Ă  pain (Artocarpus altilis) est un arbre tropical de la famille des MoracĂ©es, originaire d’OcĂ©anie et aujourd’hui largement rĂ©pandu dans toutes les rĂ©gions tropicales du globe. Il est surtout cultivĂ© pour son fruit comestible, le fruit Ă  pain, qui a longtemps constituĂ© un aliment de base pour de nombreuses populations du Pacifique, des Antilles et de l’AmĂ©rique tropicale.

Cet arbre peut atteindre 20 Ă  25 mĂštres de hauteur et se distingue par ses grandes feuilles Ă©paisses, profondĂ©ment dĂ©coupĂ©es et brillantes. Il produit un latex blanc lorsqu’on le coupe, utilisĂ© traditionnellement pour le calfeutrage des pirogues ou comme colle. L’arbre Ă  pain est monoĂŻque, portant Ă  la fois des fleurs mĂąles et femelles sur le mĂȘme arbre, ce qui facilite sa reproduction.

Le fruit Ă  pain, rond ou ovale, peut peser de 1 Ă  3 kg, voire plus selon les variĂ©tĂ©s. Sa chair, riche en amidon, devient tendre et farineuse Ă  la cuisson, rappelant la mie de pain, d’oĂč son nom. Il se consomme principalement cuit, bouilli, rĂŽti, frit ou en purĂ©e, et constitue une source importante de glucides, de fibres, de potassium et de vitamine C. Dans certaines rĂ©gions, comme aux Antilles, une variĂ©tĂ© appelĂ©e « chĂątaignier pays » est cultivĂ©e pour ses graines comestibles.

L’arbre Ă  pain est aussi rĂ©putĂ© pour sa productivitĂ© exceptionnelle : un seul arbre peut donner jusqu’à 200 fruits par saison, ce qui en fait l’une des plantes alimentaires les plus rentables au monde. Son bois lĂ©ger, rĂ©sistant aux termites, est utilisĂ© pour la construction et la fabrication d’objets, tandis que le latex sert Ă  divers usages artisanaux.

Introduit aux Antilles Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle grĂące Ă  l’expĂ©dition du Bounty, l’arbre Ă  pain symbolise la gĂ©nĂ©rositĂ© de la nature et occupe une place centrale dans l’histoire alimentaire et culturelle de nombreuses sociĂ©tĂ©s tropicales.

Histoire de l’üle de Pitcairn et situation actuelle

AprĂšs l’installation des mutins du Bounty en 1790, l’histoire de Pitcairn est marquĂ©e par des dĂ©cennies d’isolement extrĂȘme et de bouleversements internes. Les premiĂšres annĂ©es sont particuliĂšrement violentes : la cohabitation entre les mutins britanniques et les Tahitiens tourne rapidement au drame, avec des conflits sanglants pour la possession des terres et des femmes. En 1808, lorsqu’un navire amĂ©ricain redĂ©couvre l’üle, il ne reste qu’un seul mutin survivant, John Adams, entourĂ© de femmes tahitiennes et d’une vingtaine d’enfants. Adams prend alors la tĂȘte de la petite communautĂ©, qui se structure autour de la famille, du travail agricole et d’une vie religieuse, posant les bases de la sociĂ©tĂ© pitcairnaise.

Au XIXe siĂšcle, l’üle attire l’attention des baleiniers amĂ©ricains et subit quelques razzias. Pour se protĂ©ger, la communautĂ© demande la protection britannique, et Pitcairn devient officiellement colonie de la Couronne en 1838. La population croĂźt jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, atteignant un pic de plus de 200 habitants dans les annĂ©es 1930. Mais l’isolement, le manque de ressources et l’exode vers l’üle Norfolk ou la Nouvelle-ZĂ©lande entraĂźnent un lent dĂ©clin dĂ©mographique.

Aujourd’hui, Pitcairn est le territoire autonome le moins peuplĂ© du monde, avec seulement 43 habitants permanents en 2020, dont la moitiĂ© a plus de 60 ans. Depuis plus d’une dĂ©cennie, aucune naissance n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©e sur l’üle, et la derniĂšre Ă©cole a fermĂ© ses portes faute d’élĂšves. Les jeunes partent Ă©tudier en Nouvelle-ZĂ©lande ou en Australie et ne reviennent que rarement, attirĂ©s par le confort et les opportunitĂ©s du monde moderne. La survie de la communautĂ© repose dĂ©sormais sur l’immigration, mais les tentatives pour attirer de nouveaux rĂ©sidents ont eu peu de succĂšs.

L’économie de Pitcairn est fragile, reposant sur la vente d’artisanat, de miel rĂ©putĂ© pour sa puretĂ©, et sur le tourisme de passage, notamment lors des rares escales de bateaux de croisiĂšre ou de ravitaillement. Les habitants vivent de pĂȘche, d’agriculture vivriĂšre et de quelques revenus liĂ©s Ă  la gestion du nom de domaine internet de l’üle. Le ravitaillement et les soins mĂ©dicaux dĂ©pendent de l’arrivĂ©e de navires venus de Nouvelle-ZĂ©lande, qui ne passent que quelques fois par an.

La mĂ©moire de la mutinerie du Bounty reste trĂšs prĂ©sente : chaque 23 janvier, les habitants commĂ©morent l’incendie du navire, fondateur de leur histoire. Les descendants des premiers colons portent encore les noms des mutins, comme Christian ou Young. Mais l’avenir de Pitcairn est incertain : sans renouvellement de la population, l’üle risque de se vider totalement dans les prochaines dĂ©cennies, emportant avec elle une histoire unique au monde.

Les mariages de Marlon Brando le reliant Ă  Tahiti

Deux des épouses de Marlon Brando entretiennent des liens directs et marquants avec Tahiti et la Polynésie française, principalement à travers sa troisiÚme femme, Tarita Teriipaia.

Tarita Teriipaia, nĂ©e Ă  Bora-Bora d’un pĂšre polynĂ©sien et d’une mĂšre chinoise, est une actrice polynĂ©sienne que Brando rencontre en 1960 lors du tournage du film Les RĂ©voltĂ©s du Bounty Ă  Tahiti. Initialement figurante, elle devient sa partenaire Ă  l’écran grĂące Ă  l’insistance de Brando, qui impose sa prĂ©sence dans un rĂŽle principal. Leur histoire d’amour dĂ©bute sur le plateau et se prolonge dans la vie rĂ©elle : ils se marient en 1962, ont deux enfants ensemble, Simon Teihotu et Cheyenne, et vivent plusieurs annĂ©es entre les États-Unis et la PolynĂ©sie. Tarita incarne pour Brando la dĂ©couverte de Tahiti et de la culture polynĂ©sienne, et c’est en grande partie grĂące Ă  elle que l’acteur tombe amoureux de la rĂ©gion.

L’influence de Tarita sur Brando est telle qu’il achĂšte en 1966 l’atoll de Tetiaroa, au nord de Tahiti, oĂč il fait construire un petit village et passe de longs sĂ©jours en famille. Tetiaroa devient pour Brando un refuge et un symbole de son attachement Ă  la PolynĂ©sie, un lieu oĂč il rĂȘve d’un modĂšle d’écologie durable et oĂč il souhaite prĂ©server l’authenticitĂ© de la culture tahitienne. Aujourd’hui encore, leurs descendants perpĂ©tuent ce lien : leur fils Teihotu a longtemps Ă©tĂ© le seul habitant permanent de Tetiaroa, et leur petite-fille Tumi s’investit dans la prĂ©servation de l’atoll.

Quant Ă  Movita Castaneda, la seconde Ă©pouse de Brando, elle n’est pas d’origine polynĂ©sienne mais partage aussi un lien indirect avec Tahiti : elle est actrice et joue dans la premiĂšre version hollywoodienne du Bounty en 1935, ce qui fait Ă©cho Ă  la rencontre de Brando avec Tarita sur le mĂȘme thĂšme, prĂšs de trente ans plus tard.


Illustration: Fletcher Christian et les mutins abandonnent Ă  la dĂ©rive le capitaine William Bligh et 18 marins qui lui Ă©taient restĂ©s loyaux le 28 avril 1789 ; gravure de Robert Dodd (1790). – WikipĂ©dia

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