Affiche du film Psychose

QUEL FILM A FAILLI RUINER LES VENDEURS DE DOUCHES ? 📆 16 juin 1960

Le 16 juin 1960, un vent d’inquiétude souffle sur les salles obscures américaines. Ce jour-là, Alfred Hitchcock dévoile Psychose, un film qui va bien au-delà du simple divertissement.

Un événement cinéma sans précédent

L’affiche mystérieuse, la campagne de promotion intrigante et la consigne inédite de ne plus laisser entrer les spectateurs après le début de la séance créent une atmosphère de mystère et d’excitation rare. Les files d’attente s’allongent devant les cinémas, tandis que la curiosité se mue en stupeur dès les premières projections.

La scène de la douche, brève mais d’une violence inédite pour l’époque, marque les esprits : certains spectateurs sortent bouleversés, d’autres admettent, avec une pointe d’humour, qu’ils préfèrent désormais la baignoire. Le motel Bates et la silhouette de Norman Bates deviennent des icônes du cinéma, et la réputation des douches en prend un coup auprès du public.

Une descente dans l’angoisse

Le récit de Psychose s’ouvre sur Marion Crane, une secrétaire ordinaire et honnête, qui, sous la pression des circonstances, décide de voler une importante somme d’argent à son employeur. Elle prend la route, espérant rejoindre son amant et commencer une nouvelle vie. Après une longue nuit de conduite sous une pluie battante, épuisée et nerveuse, elle s’arrête au motel Bates, un établissement isolé en bordure de route. Là, elle fait la connaissance de Norman Bates, le propriétaire, jeune homme timide et troublé, qui vit avec sa mère, une figure autoritaire et possessive.

C’est dans ce lieu clos et inquiétant que l’histoire bascule. Marion, après avoir pris une douche pour se détendre, est brutalement assassinée par une silhouette indistincte. La scène, montée avec une maîtrise inégalée, devient instantanément une référence du cinéma mondial. Après la disparition de Marion, son amant, sa sœur et un détective se lancent à sa recherche, convergeant tous vers le motel Bates. L’enquête révèle peu à peu la personnalité complexe de Norman et les terribles secrets qui hantent la maison. Le suspense culmine avec la découverte de la vérité sur la mère de Norman, dévoilant une intrigue psychologique d’une rare intensité.

Un film culte

Le succès de Psychose est immense. Avec un budget modeste, le film rapporte des millions et devient un phénomène culturel. Il inspire des générations de réalisateurs et marque un tournant dans l’histoire du cinéma d’épouvante et de l’horreur. Bien que nominé à plusieurs reprises aux Oscars, il n’en remportera aucun, mais il s’impose comme une référence incontournable du genre.

Janet Leigh, qui incarne Marion Crane, reçoit un Golden Globe et est nommée à l’Oscar pour son interprétation. La scène de la douche la poursuivra toute sa vie, au point qu’elle avoue ne plus pouvoir prendre de douche après le tournage.

Anthony Perkins, lui, est propulsé au rang de star internationale grâce à son rôle de Norman Bates, mais il restera à jamais associé à ce personnage, ce qui limitera la diversité de sa carrière.

Hitchcock et l’épouvante psychologique

Alfred Hitchcock, déjà reconnu comme le maître du suspense, explore ici l’épouvante psychologique. Il réalise d’autres films qui flirtent avec l’horreur, comme Les Oiseaux, où une attaque inexplicable d’oiseaux plonge une ville dans la terreur, ou La Maison du docteur Edwardes, qui joue avec la folie et les mystères d’un asile psychiatrique, ou encore Rebecca, un thriller gothique comportant des atmosphères oppressantes, des secrets inavouables et une tension psychologique s’apparentant à l’épouvante.

Mais c’est bien Psychose qui, avec sa scène de douche, a traumatisé toute une génération et changé la façon d’envisager les douches dans des motels inquiétants tenus par des personnages ambigus. Aujourd’hui, le film reste étudié, cité et redécouvert génération après génération.


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