UNE AFFAIRE QUI NE SENT PAS BON 📆 16 janvier 1884

À une époque où la fonction de maire de Paris est abolie, le préfet de la Seine est chargé de l’administration de la ville et doit gérer un budget important. Il prend des arrêtés en 1883 et 1884 obligeant les propriétaires à fournir à leurs locataires des récipients pour les déchets ménagers.

Ces récipients, d’une capacité de 40 à 120 litres, doivent être utilisés pour trier les déchets en trois catégories : matières putrescibles, papiers et chiffons, et verre / faïence / coquilles d’huîtres. Cette mesure vise à améliorer l’hygiène dans une ville de près de deux millions d’habitants.

Les Parisiens commencent à appeler ces réceptacles « poubelles » du nom du préfet, Eugène Poubelle. Toutefois, le règlement rencontre de la résistance : propriétaires, concierges et chiffonniers y voient des contraintes et menaces à leur gagne-pain. Malgré cela, l’essentiel des décisions du préfet est appliqué, et les ordures sont mieux gérées.

L’exemple de Paris se répand dans d’autres villes, mais ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’usage des poubelles devient courant et que les municipalités organisent régulièrement l’enlèvement des ordures.

En attendant, le métier de chiffonnier semble en danger. Georges Grison s’en émeut le 16 janvier 1884 Le Figaro (page 2 – M. Poubelle et les mauvaises langues), au lendemain du jour fixé de l’arrêté.


Photos :
– Nouvelles boîtes à ordures ; ramassage des poubelles dans les rues de Paris ; Agence Rol ; 1913 – Source BnF
– Un chiffonnier parisien, avenue des Gobelins, en 1899 (photo Eugène Atget) – Wikipédia


🤔 Mais pourquoi parle-t-on d’un canard à la place d’un journal ?

Le terme « canard » appliqué aux journaux trouve son origine au XIIIe siècle, initialement utilisé comme surnom péjoratif désignant les personnes bavardes. Au fil des siècles, l’expression a évolué pour qualifier les publications diffusant des informations souvent douteuses ou exagérées, notamment aux XVIIIe et XIXe siècles. De « répandre un canard » signifiant raconter un mensonge, le mot est progressivement devenu un terme générique pour désigner un journal, reflétant l’idée d’une information potentiellement peu fiable ou sensationnaliste.

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