Le 4 janvier 1890 marque la première parution des aventures du sapeur Camember dans « Le Petit Français illustré, journal des écoliers et des écolières ». C’est le début d’une série qui va s’étendre sur 55 feuilletons jusqu’au 12 septembre 1896.
Le sapeur Camember est un personnage de soldat illettré et un peu simplet, dont les aventures souvent absurdes amusent petits et grands. Né un 29 février dans le village imaginaire de Gleux-lès-Lure, il ne peut fêter son anniversaire que tous les quatre ans. Ses aventures mettent en scène la vie quotidienne d’un troupier à la fin du Second Empire, entouré de personnages récurrents tels que le major Eusèbe Mauve, le capitaine Brizard, son ami le soldat Cancrelat, et Mademoiselle Victoire, qu’il finit par épouser.
Le succès du sapeur Camember est considérable et durable. Les « Facéties du sapeur Camember » sont considérées comme l’une des œuvres fondatrices de la bande dessinée française. Le personnage devient une figure importante de la culture populaire, au point qu’une statue de deux mètres à son effigie est érigée dans le centre-ville de Lure, ville natale de son créateur. L’œuvre continue d’être rééditée et célébrée, témoignant de son impact durable sur la culture française.
Un sapeur est un soldat spécialisé de l’arme du génie militaire. Historiquement, il est chargé de l’exécution des sapes, c’est-à-dire des ouvrages souterrains permettant de renverser ou de dynamiter un édifice ennemi. Dans l’ordre de bataille des régiments d’infanterie, les sapeurs se situent en tête, puisqu’ils ouvrent la route. Ils sont reconnaissables à leur uniforme portant deux haches croisées sur les manches et à leur bonnet à poils.
Marie-Louis-Georges Colomb, dit Christophe, le créateur du sapeur Camember, est né à Lure en Haute-Saône en 1856. Normalien et brillant scientifique, il est à la fois enseignant, docteur en sciences naturelles et illustrateur. Outre le sapeur Camember, il crée d’autres personnages emblématiques comme la Famille Fenouillard et le savant Cosinus. Colomb est également l’auteur de nombreux manuels scolaires et anime des émissions radiophoniques de vulgarisation scientifique. Il décède en 1945 à Nyons.
LES FACÉTIES DU SAPEUR CAMEMBER (1ère partie), 1896, édité par la bibliothèque numérique romande
