LA PLUS GRANDE RÉVOLTE D’ESCLAVES DE L’HISTOIRE DES ÉTATS-UNIS 📆 8 janvier 1811

Le 8 janvier 1811, près de la Nouvelle-Orléans, éclate l’une des plus importantes insurrections d’esclaves de l’histoire des États-Unis. Entre 400 et 500 esclaves se soulèvent sous la direction de Charles Deslondes, marquant le début d’un événement qui va secouer la région.

Charles Deslondes est un esclave d’origine haïtienne, décrit comme un « libre de couleur » venu de Saint-Domingue. Un « libre de couleur » est généralement une personne d’ascendance africaine qui a obtenu sa liberté ou est née libre, mais qui n’a pas les mêmes droits que les Blancs. Deslondes travaille comme contremaître sur la plantation du colonel Manuel Andry. C’est là qu’il organise et lance la révolte, blessant gravement le propriétaire et tuant son fils.

Les rebelles marchent en colonnes de quatre le long du Mississippi, en direction de la Nouvelle-Orléans. Armés de cane knives, haches, gourdins et quelques fusils, ils avancent aux cris de « On To New Orleans » et « Freedom or death ». Leur nombre augmente à mesure qu’ils progressent de plantation en plantation, parcourant environ 35 km. L’objectif de Deslondes est de s’emparer de La Nouvelle-Orléans pour en faire la capitale d’une nouvelle république d’esclaves libérés.

La révolte est rapidement réprimée par l’armée américaine et la milice locale. Le bilan est lourd : 66 esclaves sont tués pendant les affrontements. Charles Deslondes est capturé et exécuté de manière brutale. Seize autres meneurs sont jugés et fusillés, leurs têtes exposées sur des poteaux en guise d’avertissement. Les survivants sont contraints de retourner à leur condition d’esclaves, peut-être certains parviennent par chance à rejoindre leurs frères marrons.

Les esclaves marrons, fugitifs ayant rejeté le système esclavagiste, forment des communautés autonomes dans les zones difficiles d’accès comme les marécages autour de la Nouvelle-Orléans. Ces « colonies de Nègres Marrons » prospèrent dans la région, représentant un défi constant pour le système esclavagiste et une inspiration pour d’autres esclaves envisageant la fuite. La géographie particulière de la Louisiane, avec ses bayous et ses marais, offre des refuges naturels à ces communautés, leur permettant de vivre en relative autonomie tout en restant à proximité des plantations.


Photo: reconstitution de la révolte dite aussi de la “Côte des Allemands” par l’artiste new-yorkais Dread Scott. Photo de William Widmer pour le New York Times.

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