L’Original Dixieland Jass Band (ODJB) met sur le marché le 7 mars 1917 le 1er disque de jazz enregistré le 26 février 1917.
L’Original Dixieland Jass Band est un quintette de musiciens blancs originaires de La Nouvelle-Orléans qui enregistre le premier disque de jazz de l’histoire. Le groupe se compose de Nick LaRocca au cornet, Eddie Edwards au trombone, Larry Shields à la clarinette, Henry Ragas au piano et Tony Sbarbaro à la batterie. Formé en 1916, l’ODJB s’est d’abord produit à Chicago sous le nom de Stein’s Dixie Jass Band avant de partir pour New York où ils ont obtenu un engagement au Reisenweber’s Café. Le groupe se fait remarquer par ses prestations scéniques excentriques, portant des chapeaux haut-de-forme épelant « Dixie » et jouant de la glissière du trombone avec le pied.
Le style de l’ODJB se caractérise par une improvisation collective polyphonique des instruments mélodiques, un rythme syncopé pour la danse et un mélange d’influences incluant les marches de fanfare, les quadrilles français, le ragtime et le blues. Leur musique est énergique et festive, avec des arrangements relativement simples et l’utilisation d’effets sonores novateurs comme des imitations d’animaux de ferme. Le groupe se décrit comme des « harmonistes discordants jouant des mélodies pimentées ».
Ces jazzmen blancs reçoivent un accueil mitigé. Leur premier disque connaît un énorme succès commercial, se vendant à plus d’un million et demi d’exemplaires. Le New York Times qualifie leur musique de « première nouveauté sensationnelle et musicale de 1917 ». Cependant, les critiques sont partagées : les spécialistes du jazz original considèrent que cette bande de Blancs est très loin de rivaliser avec les jazzmen noirs. Certains vont jusqu’à qualifier leurs représentations de caricatures.
Par la suite, l’ODJB connaît plusieurs changements. Le groupe part en tournée en Angleterre de 1919 à 1920. En 1925, Nick La Rocca dissout l’orchestre suite à une dépression nerveuse. Des tentatives de reformation ont lieu en 1936 et 1940, sans grand succès. Dans les années 1940, des formations portant le nom de l’ODJB enregistrent encore quelques disques.
Parmi les jazzmen noirs de l’époque, on compte des figures emblématiques comme Louis Armstrong, King Oliver et Jelly Roll Morton. D’autres musiciens influents incluent Sidney Bechet, Fletcher Henderson et Bessie Smith. Ces artistes émergent dans un contexte de ségrégation raciale, mais parviennent à s’imposer comme des figures majeures de l’histoire du jazz, influençant profondément son évolution.
Illustration: Carte postale promotionelle (1918). – Wikipédia
