LE K-129 SOMBRE EN SILENCE DANS LES PROFONDEURS DU PACIFIQUE 📆 8 mars 1968

Le 8 mars 1968, un événement mystérieux se déroule dans le Pacifique : le sous-marin soviétique K-129 disparaît sans laisser de témoins. Ce naufrage reste encore aujourd’hui entouré de secrets et de spéculations.

Le K-129 est un sous-marin lanceur d’engins soviétique de classe Golf-II, armé de trois missiles balistiques nucléaires et de torpilles. Sa mission principale consiste à soutenir la Corée du Nord, alliée de l’Union soviétique, et à surveiller les opérations navales américaines dans le Pacifique. Le sous-marin patrouille discrètement dans une zone stratégique, prêt à lancer ses missiles en cas de conflit.

L’épave du K-129 est retrouvée par les États-Unis grâce à leur réseau de surveillance acoustique SOSUS, alertés par les recherches infructueuses des Soviétiques. Les Soviétiques déploient une vaste opération de recherche, mais sans succès. Les Américains, quant à eux, utilisent le sous-marin USS Halibut pour localiser et photographier l’épave à une profondeur de 4 900 mètres dans le Pacifique, légèrement à l’ouest de la ligne de changement de date. Les Soviétiques ne parviennent pas à retrouver l’épave, ce qui pousse les États-Unis à planifier une opération de récupération secrète.

Le projet Azorian est une opération secrète montée par la CIA pour récupérer l’épave du K-129. Pour dissimuler cette opération, les États-Unis utilisent une couverture : l’exploitation minière de nodules de manganèse. Le navire Hughes Glomar Explorer, construit spécialement pour cette mission, est présenté comme un navire minier, avec Howard Hughes comme propriétaire apparent. Howard Hughes est un milliardaire américain connu pour ses investissements dans l’aviation et le cinéma. Il est associé à cette opération pour crédibiliser la couverture civile, permettant ainsi de maintenir le secret autour du projet. Hughes est réputé pour son génie entrepreneurial et ses projets innovants, ce qui rendait sa participation à l’opération de minage sous-marin crédible aux yeux du public. Sa réputation excentrique et son passé de collaboration avec la CIA ont également contribué à rendre cette couverture plausible.

Le renflouement du K-129 se déroule en juillet 1974. Le Hughes Glomar Explorer utilise un grappin géant pour saisir la section avant du sous-marin. Cependant, lors du levage, une défaillance mécanique entraîne la rupture de la section récupérée, et seule une petite partie de l’avant est finalement renflouée. Les Soviétiques sont au courant de la présence américaine dans la zone mais ne sont pas informés de l’opération secrète de récupération. Le secret est bien conservé jusqu’à ce que des fuites médiatiques révèlent l’existence du projet Azorian en 1975. Malgré ces révélations, de nombreux détails restent classifiés.

Les États-Unis récupèrent une partie de la section avant du K-129, incluant deux torpilles nucléaires et les corps de six membres d’équipage soviétiques. Ces corps sont rendus à la mer avec une cérémonie funéraire respectant les traditions russes et américaines. Aujourd’hui, la majorité de l’épave reste au fond de l’océan Pacifique, et seuls quelques restes ont été récupérés. Le projet Azorian est considéré comme l’un des plus grands coups d’espionnage de la guerre froide.

Plusieurs théories sont aujourd’hui proposées pour expliquer le naufrage du K-129. Parmi elles, on trouve l’hypothèse d’une collision avec un sous-marin américain, bien que cette théorie ait été réfutée par les autorités américaines. D’autres causes possibles incluent une explosion de l’hydrogène des batteries, une erreur de navigation entraînant une profondeur excessive, ou encore une explosion d’un missile à bord. Ces théories restent spéculatives, car les causes exactes du naufrage ne sont pas encore clairement établies.

En 1968, plusieurs autres sous-marins disparaissent mystérieusement. Parmi eux, le sous-marin israélien INS Dakar, le sous-marin français Minerve, et le sous-marin américain USS Scorpion. Ces disparitions soulignent la dangerosité des opérations sous-marines à cette époque et les risques associés à la guerre froide. Chacun de ces naufrages a suscité des théories et des spéculations sur les causes réelles de leur disparition.


Photo: Modèle du sous-marin K-129 au musée de la CIA.

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