Le 9 mai 1973, les salles de cinéma américaines découvrent Soleil vert (Soylent Green), un film de science-fiction réalisé par Richard Fleischer, avec Charlton Heston et Edward G. Robinson. Il sort le 26 juin 1974 en France. Adapté librement du roman Make Room! Make Room! de Harry Harrison, ce film d’anticipation s’impose rapidement comme une œuvre marquante, à la fois sombre et visionnaire.
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Un futur suffocant et une enquête haletante
L’action se déroule à New York en 2022, dans une mégalopole surpeuplée et asphyxiée par la pollution. Les ressources naturelles ont disparu, la nourriture fraîche est un luxe inaccessible, et la majorité de la population survit grâce à des aliments synthétiques produits par la puissante Soylent Corporation. Le détective Frank Thorn, un flic opiniâtre, enquête sur le meurtre d’un dirigeant de la société. Cette investigation va le confronter à la réalité d’un monde au bord de l’effondrement, où chaque découverte soulève de nouvelles questions sur la survie de l’humanité.
Pourquoi Soleil vert devient culte
Le film marque les esprits par sa vision prophétique : il anticipe la crise écologique, la surpopulation, la pénurie alimentaire et la montée des inégalités. Sa mise en scène brutale, ses scènes de répression et la tension permanente qui règne à l’écran frappent le public. La performance des acteurs, notamment Charlton Heston et Edward G. Robinson dans son dernier rôle, ajoute une dimension émotionnelle forte. Enfin, Soleil vert pose des questions sociales et politiques qui résonnent encore aujourd’hui, ce qui contribue à en faire un classique du cinéma d’anticipation.
Un succès immédiat et une reconnaissance durable
À sa sortie, Soleil vert rencontre un succès commercial honorable aux États-Unis et remporte le Grand Prix du Festival d’Avoriaz en 1974. En France, il attire plus de deux millions de spectateurs, devenant l’un des plus grands succès de Fleischer. Si certains critiques de l’époque doutent de la plausibilité du scénario, le film est aujourd’hui salué pour la justesse de ses prédictions et son message écologique.
Film et livre : deux regards sur l’avenir
Le film s’inspire du roman Make Room! Make Room! mais s’en éloigne sur plusieurs points. Là où le livre privilégie une approche réaliste et sociale, centrée sur les conséquences de la surpopulation, le film adopte une structure de thriller et introduit le mystère autour du « soleil vert », absent du roman. Les personnages, l’époque et le ton diffèrent également, renforçant dans le film l’aspect dystopique et le suspense autour de la nourriture de masse.
⚠️ SPOILER ALERT
Le « soleil vert » est présenté dans le film comme un aliment de synthèse censé sauver l’humanité de la famine. Sa véritable nature, révélée dans la scène finale, constitue un retournement de situation marquant et explique pourquoi le film a tant marqué les spectateurs. Pour ceux qui souhaitent découvrir le film, il est vivement conseillé de ne pas chercher à en savoir plus avant le visionnage… pour les autres, peut-être savez-vous déjà que le soleil vert est fabriqué avec les cadavres des vieillards euthanasiés.