Le 1er août 1984 marque une date importante dans l’archéologie britannique avec la découverte d’un corps humain exceptionnel dans la tourbière de Lindow Moss, située dans le Cheshire en Angleterre.
Ce jour-là , deux exploitants de tourbe, Andy Mould et Stephan Dooley, travaillent à extraire la tourbe lorsqu’ils repèrent un objet étrange enfoui dans la tourbe. En dégageant des pierres et des branches pour ne pas abîmer leur machine, ils croient d’abord avoir trouvé un ballon de football crevé. Mais à mesure qu’ils dégagent cet objet, ils réalisent qu’il s’agit d’un visage humain, parfaitement préservé. C’est ainsi qu’ils découvrent ce qui allait devenir connu sous le nom de « l’homme de Lindow », un corps momifié naturellement et remarquablement conservé.
L’homme de Lindow est un jeune homme d’environ 25 ans, mesurant environ 1,68 mètre et pesant entre 60 et 65 kilogrammes. Son corps révèle une mort violente : il présente trois coups portés à la tête, une incision nette à la gorge et une strangulation par une cordelette autour du cou. Ces blessures laissent penser à un possible sacrifice rituel ou un meurtre lié à des pratiques religieuses celtiques. Son dernier repas se compose principalement de céréales cuites, et les conditions de conservation exceptionnelles de la tourbière conservent même certains de ses organes internes visibles.
Cette découverte n’est pas un fait isolé à Lindow Moss. Juste un an avant, en 1983, dans les mêmes tourbières, on retrouve un crâne partiellement décomposé, d’abord attribué à une femme et surnommé « Femme de Lindow ». Plusieurs autres restes humains, souvent fragmentaires — des membres, une tête ou un dos — apparaissent aussi au fil des fouilles. L’un d’eux est une jambe découverte à 15 mètres du corps principal, qui pourrait appartenir à l’homme de Lindow lui-même.
La tourbière de Lindow est donc un site archéologique précieux, où des conditions acides, froides et pauvres en oxygène ralentissent la décomposition. Cette particularité permet de découvrir des corps préservés avec leurs caractéristiques physiques, leurs cheveux, parfois leurs organes internes, offrant un témoignage unique sur la vie, la mort et les rituels des populations celtiques d’Angleterre à l’époque romaine.
Aujourd’hui, l’homme de Lindow repose au British Museum, exposé dans une salle spécialement conçue pour préserver ce précieux vestige du passé. Son histoire continue de susciter débats et recherches, notamment autour de son rôle possible en tant que druide ou participant à des rites religieux anciens.

Illustration: image générée par IA
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