EvĂšnements parisiens anciens

MAIS QU’EST-CE QUI SUSCITE UNE TELLE CURIOSITÉ CHEZ LES PARISIENS ET PARISIENNES ? 📆 30 juin 1827

Le 30 juin 1827, Paris vibre d’une agitation inhabituelle. Les rues sont noires de monde, les conversations s’enflamment, chacun veut ĂȘtre le premier Ă  dĂ©couvrir ce qui se prĂ©pare. Les journaux bruissent de rumeurs, les enfants tirent leurs parents vers les quais, et les artistes affĂ»tent leurs crayons, prĂȘts Ă  immortaliser l’instant. Jamais la capitale n’a connu pareil engouement populaire : un Ă©vĂšnement mystĂ©rieux attire toutes les attentions, sans que personne ne sache exactement de quoi il s’agit. L’excitation est Ă  son comble, la ville entiĂšre retient son souffle.

Réponse

Depuis ce fameux 30 juin 1827, la vie parisienne bascule. La raison de cette effervescence ? Une girafe, bientĂŽt surnommĂ©e Zarafa, arrive tout droit d’Égypte, offerte par MĂ©hĂ©met Ali, le vice-roi d’Égypte, au roi de France Charles X. Ce cadeau diplomatique, aussi spectaculaire qu’inattendu, vise Ă  renforcer les liens entre l’Égypte et la France dans un contexte politique tendu par la guerre d’indĂ©pendance grecque contre l’Empire ottoman. MĂ©hĂ©met Ali espĂšre ainsi gagner la faveur des puissances europĂ©ennes et affirmer l’autonomie de son pays.

L’histoire de Zarafa commence bien loin de Paris, dans la savane du Soudan oĂč elle est capturĂ©e alors qu’elle n’est qu’un girafon. AprĂšs une traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e en bateau, la jeune girafe dĂ©barque Ă  Marseille en octobre 1826. Elle y passe l’hiver, logĂ©e dans une Ă©curie chauffĂ©e par la prĂ©sence de vaches et de chevaux, et apprend Ă  s’acclimater Ă  un monde radicalement diffĂ©rent de son Afrique natale. Les Marseillais, fascinĂ©s, la voient chaque jour se promener en laisse, tandis que ses soigneurs tĂątonnent pour comprendre ses besoins alimentaires, dĂ©couvrant qu’elle prĂ©fĂšre les branches hautes et le lait tiĂšde de vache.

Mais c’est surtout le pĂ©riple extraordinaire de Zarafa entre Marseille et Paris qui marque les esprits. Au printemps 1827, sous la houlette du naturaliste Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, un cortĂšge insolite se met en route. Zarafa, ĂągĂ©e d’à peine un an, entame Ă  pied les 880 kilomĂštres qui la sĂ©parent de la capitale. Pendant plus de quarante jours, elle traverse villes et villages, escortĂ©e par des gendarmes, des soigneurs, des vaches pour son alimentation, et une foule de curieux qui se presse sur son passage. On lui confectionne mĂȘme une cape impermĂ©able et un bonnet pour la protĂ©ger de la pluie. À chaque Ă©tape, l’animal suscite l’étonnement, l’admiration et parfois l’incrĂ©dulitĂ© : jamais on n’a vu pareil spectacle sur les routes de France.

L’arrivĂ©e de Zarafa Ă  Paris est un vĂ©ritable triomphe. InstallĂ©e dans la mĂ©nagerie du Jardin des Plantes, au cƓur de la capitale, elle devient en un instant la star incontestĂ©e du lieu. Les Parisiens affluent par centaines de milliers pour l’admirer, les artistes la dessinent, les artisans s’inspirent de sa silhouette pour crĂ©er toutes sortes d’objets, et la « girafomania » s’empare de la ville. Zarafa vit paisiblement au Jardin des Plantes pendant dix-huit ans, jusqu’à sa mort en 1845. Son corps naturalisĂ© est aujourd’hui exposĂ© au musĂ©um d’histoire naturelle de La Rochelle, perpĂ©tuant la mĂ©moire de cette incroyable aventure.

Alors, avais-tu trouvé la bonne réponse à ce quiz ?


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