Le Koursk au fond de la mer de Barents

FIN TRAGIQUE DU KOURSK, FLEURON DE LA MARINE RUSSE 📆 12 aoĂ»t 2000

Le 12 aoĂ»t 2000, la Russie vit l’une des pires tragĂ©dies de son histoire navale avec le naufrage du Koursk, un sous-marin nuclĂ©aire lanceur de missiles de croisiĂšre, fleuron moderne et symbole de puissance de la Flotte du Nord russe.

Lors d’un exercice naval de grande ampleur en mer de Barents, deux explosions successives fracassent le sous-marin, provoquant son naufrage Ă  108 mĂštres de profondeur, avec Ă  son bord 118 marins. Cet accident ouvre une sombre pĂ©riode de souffrance pour les familles, expose les dĂ©faillances des forces russes et questionne la gestion d’une crise nationale majeure.

Le Koursk explose d’abord Ă  l’avant, probablement suite Ă  une fuite fatale de peroxyde d’hydrogĂšne dans une torpille d’exercice. Cette premiĂšre explosion est suivie, deux minutes plus tard, par une dĂ©tonation encore plus puissante, causĂ©e par la combustion d’autres ogives, qui dĂ©chire les trois premiers compartiments du sous-marin et provoque son enfoncement rapide dans les profondeurs glaciales. Cette double explosion tue instantanĂ©ment la quasi-totalitĂ© de l’équipage prĂ©sent Ă  l’avant. Seuls 23 hommes survivent dans les compartiments arriĂšre, oĂč la pression atmosphĂ©rique est conservĂ©e, offrant une chance thĂ©orique de survie.

MalgrĂ© cette possibilitĂ©, les survivants se retrouvent piĂ©gĂ©s dans l’obscuritĂ© totale, un froid mordant et un air de plus en plus rare, dans un environnement oĂč les systĂšmes de secours dĂ©clinent progressivement. Une source poignante nous vient d’un officier, le capitaine-lieutenant Dmitri Kolesnikov, qui laisse un message dĂ©crivant la situation tragique et leur volontĂ© de survivre, mais l’aide tarde Ă  venir. Huit jours durant, les tentatives pour accĂ©der au Koursk se heurtent aux intempĂ©ries, aux limites techniques des engins de sauvetage russes et Ă  une gestion hĂ©sitante des autoritĂ©s russes.

La Russie, dans un premier temps, refuse toute assistance extĂ©rieure, ce qui retarde encore plus les secours. Ce n’est que sous une forte pression internationale que les britanniques et norvĂ©giens sont autorisĂ©s Ă  intervenir avec leurs Ă©quipements spĂ©cialisĂ©s, mais l’arrivĂ©e des Ă©quipes Ă©trangĂšres se fait trop tard. Quand elles ouvrent enfin le sas des survivants, elles trouvent un compartiment inondĂ©, signe que la survie de ces marins est malheureusement terminĂ©e.

Le traitement par le gouvernement russe, sous la prĂ©sidence de Vladimir Poutine, ajoute Ă  l’émotion collective. La communication officielle reste longtemps confuse et tardive, semant le trouble parmi les familles des victimes dĂ©jĂ  meurtries par l’angoisse. La visite du prĂ©sident Ă  VidiaĂŻevo, lieu de rassemblement des proches, est marquĂ©e par la douleur et la colĂšre face Ă  la lenteur des opĂ©rations et le management jugĂ© insuffisant. Les familles dĂ©noncent aussi la gestion opaque des aides financiĂšres et un soutien psychologique jugĂ© dĂ©risoire. Ces scĂšnes illustrent un mĂ©lange de maladresse politique et d’émotions humaines intenses dans une Russie qui peine encore Ă  s’adapter aux exigences de transparence et d’urgence liĂ©es Ă  une telle tragĂ©die.

Le naufrage du Koursk demeure ainsi un symbole fort de la vulnérabilité des forces armées russes post-soviétiques entre lacunes techniques et erreurs humaines.


Illustration: image générée par IA

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