Le 24 janvier 1933, Lomé, la capitale du Togo sous mandat français, est le théâtre d’une manifestation massive. Entre 3 000 et 5 000 personnes, dont 80% de femmes, se rassemblent pour protester contre l’instauration de nouvelles taxes et l’arrestation de deux dirigeants politiques locaux.
La révolte des femmes de Lomé est une manifestation qui dure deux jours, les 24 et 25 janvier 1933. Elle est déclenchée par l’augmentation des taxes sur les revenus des marchés togolais et l’arrestation de deux leaders du Duawo, une organisation politique locale qui joue le rôle d’intermédiaire entre le Conseil des notables et la population générale. Les femmes se rassemblent devant la prison, exigeant la libération des prisonniers, puis marchent vers le Palais du Gouvernement tandis que les maisons de notables sont prises d’assaut et maudites par des féticheuses. Après la révolte, les femmes organisent une cérémonie d’exorcisme des marchés de Lomé, estimant que la menace des taxes a mis en colère l’esprit vaudou. Cette utilisation des pratiques traditionnelles souligne l’importance culturelle de la résistance et le rôle des rites vaudou dans la protestation contre l’oppression coloniale.
La colonisation du Togo par la France débute après la Première Guerre mondiale. En 1919, le Togo allemand est partagé entre la France et la Grande-Bretagne. En 1922, le Togo français est placé sous mandat de la France par la Société des Nations. L’administration française s’efforce de supprimer toute trace de la colonisation allemande, imposant le français comme seule langue d’enseignement et réduisant l’influence des Togolais instruits par les Allemands.
Après la Seconde Guerre mondiale, le processus d’indépendance s’accélère. En 1946, le Togo français est détaché de l’Afrique occidentale française (AOF) et obtient sa propre représentation au Parlement français. Le 30 août 1956, le Togo français devient une république autonome au sein de l’Union française. Une vie politique indépendante se met en place, avec l’émergence de partis politiques comme le Comité de l’unité togolaise (CUT) de Sylvanus Olympio. Le 27 avril 1958, des élections sont organisées sous l’égide de l’ONU, remportées par le CUT.
Finalement, le Togo obtient son indépendance pleine et entière le 27 avril 1960.
Photo de David Stanley (Canada), danseurs traditionnels Ewa exécutant la danse bobobo dans le village de Kouma-Konda près de Kpalimé, au Togo. – Wikipédia