Le 5 octobre 1994, la Suisse est sous le choc : 48 personnes semblent s’ĂȘtre donnĂ© la mort collectivement dans deux localitĂ©s du pays. Ces dĂ©cĂšs mystĂ©rieux lĂšvent le voile sur une organisation Ă©sotĂ©rique mĂ©connue.
L’Ordre du Temple Solaire (OTS) est un groupe religieux fondĂ© en 1984 par Luc Jouret et Joseph Di Mambro. Il mĂȘle diverses croyances Ă©sotĂ©riques et prĂŽne le « transit », un voyage spirituel censĂ© permettre aux adeptes de rejoindre l’Ă©toile Sirius. Selon la doctrine de l’OTS, des maĂźtres spirituels rĂ©sidant sur Sirius guideraient l’humanitĂ© vers l’Ă©veil. Les membres croient que la rĂ©incarnation leur permettra de devenir eux-mĂȘmes des maĂźtres ascensionnĂ©s.
La tragĂ©die dĂ©bute le 4 octobre 1994 Ă Morin Heights, au QuĂ©bec. Un chalet appartenant Ă Luc Jouret est retrouvĂ© en flammes. Dans les dĂ©combres, les policiers dĂ©couvrent cinq corps, marquant le dĂ©but d’une sĂ©rie d’Ă©vĂ©nements macabres.
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Le lendemain, en Suisse, l’horreur atteint son paroxysme. Ă Grange-sur-Salvan, 25 corps sont retrouvĂ©s dans des chalets incendiĂ©s. Les victimes, dont des enfants, sont disposĂ©es en cercle. Parmi elles se trouvent les dirigeants de l’OTS, Di Mambro et Jouret. Au total, 48 personnes perdent la vie ce jour-lĂ en Suisse.
Trois ans plus tard, le 23 mars 1997, l’OTS frappe Ă nouveau. Ă St-Casimir-de-Portneuf, au QuĂ©bec, cinq personnes sont retrouvĂ©es mortes dans une maison. Pour la premiĂšre fois, il y a des survivants : trois adolescents ont rĂ©ussi Ă convaincre leurs parents de les Ă©pargner.
De nombreuses questions persistent sur les motivations rĂ©elles de l’OTS. La thĂšse du suicide collectif est remise en question par certains, qui Ă©voquent la possibilitĂ© de meurtres dĂ©guisĂ©s. Les raisons exactes de ces actes, le rĂŽle prĂ©cis des dirigeants et l’existence potentielle de manipulateurs extĂ©rieurs restent des mystĂšres qui continuent d’alimenter les dĂ©bats et les thĂ©ories. L’affaire demeure une Ă©nigme non rĂ©solue, les motifs exacts de ces tragĂ©dies restant obscurs prĂšs de 30 ans aprĂšs les faits.
Illustration: « Sirius », téléfilm suisse de Frédéric Mermoud, 2018