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Les croquades de poires de Philipon

JE SUIS CHARLIE… ET AUSSI PHILIPON 📆 14 novembre 1831

Les Croquades de Poires de Charles Philipon deviennent le symbole de la lutte des Républicains contre le régime de la monarchie de Juillet du roi Louis-Philippe le 14 novembre 1831.

Charles Philipon est poursuivi pour « outrages Ă  la personne du roi ». Plus prĂ©cisĂ©ment, il est accusĂ© d’avoir publiĂ© dans son journal La Caricature deux lithographies jugĂ©es injurieuses envers Louis-Philippe. La premiĂšre montre le roi habillĂ© en maçon, effaçant les inscriptions de juillet, tandis que la seconde reprĂ©sente Talleyrand en Paillasse, faisant danser trois marionnettes. Ces poursuites s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre le nouveau rĂ©gime et la presse satirique, particuliĂšrement virulente Ă  l’Ă©gard de la monarchie de Juillet.

Lors de l’audience du 14 novembre 1831, Philipon a l’idĂ©e ingĂ©nieuse de croquer le roi sous la forme d’une poire pour sa dĂ©fense. Son objectif est de dĂ©montrer l’absurditĂ© de l’accusation en prouvant qu’on ne peut ĂȘtre jugĂ© pour une simple ressemblance entre un homme et un fruit. Il dessine une sĂ©rie de quatre croquis oĂč le visage du monarque se transforme graduellement en poire, arguant que n’importe quel dessin peut Ă©voquer le roi si l’on est convaincu du crime de lĂšse-majestĂ© potentiel.

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MalgrĂ© cette dĂ©fense astucieuse, Philipon est condamnĂ© Ă  six mois de prison et deux mille francs d’amende. Cependant, cette condamnation, loin d’Ă©touffer la critique, contribue Ă  populariser l’image de la poire comme symbole de l’opposition au rĂ©gime de Louis-Philippe. Les croquades, reproduites dans La Caricature le 24 novembre 1831, connaissent une diffusion sans prĂ©cĂ©dent. Elles deviennent rapidement le symbole de la rĂ©sistance Ă  la censure et de la lutte pour la libertĂ© d’expression, incarnant l’opposition au rĂ©gime jusqu’en 1835. Cette affaire marque ainsi un tournant dans la lutte entre le pouvoir et la presse satirique, cristallisant les tensions autour de la libertĂ© d’expression sous la monarchie de Juillet.


Illustration: Les Poires de Philipon. Dessin d’HonorĂ© Daumier d’aprĂšs les Croquades de Philipon, paru dans le numĂ©ro du 17 janvier 1834 du Charivari. – La France Pittoresque

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