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CHRISTOPHE COLOMB ACHÈVE SON 1er VOYAGE 📆 15 mars 1493

Christophe Colomb, navigateur génois au service des souverains espagnols, entreprend en 1492 une expédition historique qui transforme la vision du monde. Parti à la recherche d’une route maritime vers l’Asie par l’ouest, il découvre en réalité un nouveau continent. Son périple s’achève triomphalement à Barcelone le 15 mars 1493, où il est reçu avec de grands honneurs par les Rois Catholiques.

Chronologie du voyage

  • 3 août 1492 : Départ du port de Palos de la Frontera
    Colomb quitte l’Andalousie avec trois navires : une caraque, la Santa Maria, et deux caravelles, la Pinta et la Niña. Son équipage compte 87 hommes, dont quelques gentilshommes.
  • 6 septembre 1492 : Départ des Canaries vers l’ouest inconnu
    Après avoir terminé les réparations le 31 août, l’expédition quitte définitivement les Canaries le 6 septembre pour s’élancer vers l’ouest, poussée par les vents alizés.
  • 16 septembre 1492 : Entrée dans la mer des Sargasses
    L’expédition navigue dans cette zone particulière de l’Atlantique, caractérisée par ses algues flottantes.
  • 10 octobre 1492 : Mutinerie à bord
    Face à l’absence prolongée de terre, la tension monte parmi l’équipage. Colomb parvient à apaiser une mutinerie naissante en promettant de faire demi-tour si aucune terre n’est aperçue dans les jours suivants.
  • 12 octobre 1492 : Premier contact avec le Nouveau Monde
    Rodrigo de Triana aperçoit la terre. Colomb débarque sur une île des Bahamas qu’il nomme San Salvador (probablement l’île Watling). Il rencontre les indigènes Arawaks qu’il nomme « Indiens », persuadé d’avoir atteint les Indes.
  • 28 octobre 1492 : Découverte de Cuba
    Guidé par les indications des indigènes qui lui parlent d’une grande île nommée « Colba », Colomb atteint Cuba qu’il prend pour une partie du continent asiatique.
  • 6 décembre 1492 : Arrivée à Hispaniola
    L’expédition découvre l’île d’Hispaniola, l’actuelle Saint-Domingue et Haïti, où Colomb poursuit son exploration et ses contacts avec les populations locales.
  • 25 décembre 1492 : Naufrage de la Santa Maria
    Le jour de Noël, la Santa Maria s’échoue irrémédiablement sur les côtes d’Hispaniola. Colomb utilise les matériaux du navire pour construire un fortin baptisé Navidad.
  • Début janvier 1493 : Construction du fort Navidad et préparation du retour
    Colomb laisse 43 hommes dans le fort Navidad et reprend la route de l’Europe le 18 janvier avec seulement deux navires. Il s’oriente vers le nord-est pour bénéficier des vents d’ouest qui doivent le ramener en Europe.
  • 14 février 1493 : Tempête et séparation des navires
    Au large des Açores, une violente tempête sépare les deux navires. La Pinta, commandée par Martín Alonso Pinzón, perd le contact avec Colomb et atteint la Galice fin février.
  • 4 mars 1493 : Arrivée à Lisbonne
    Après avoir affronté la tempête, Colomb atteint le port de Lisbonne au Portugal.
  • 15 mars 1493 : Retour triomphal en Espagne
    Colomb est reçu avec de grands honneurs à Barcelone par les souverains espagnols, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. Il est désormais « amiral de la mer Océane, vice-roi et gouverneur des Indes ». Il ramène avec lui six indigènes, un peu d’or et divers objets comme preuves de sa découverte.

La mission de Colomb

Les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, confient à Christophe Colomb la mission de trouver une nouvelle route maritime vers les Indes en naviguant vers l’ouest à travers l’océan Atlantique. Ce projet, présenté par Colomb dès 1486, est d’abord accueilli avec scepticisme par les conseillers royaux et une commission scientifique de l’université de Salamanque. Après plusieurs années de négociations et grâce à l’appui de personnalités influentes comme Louis de Santangel et Juan Perez, les souverains finissent par accepter le projet en avril 1492, quelques mois après la chute de Grenade qui marque la fin de la Reconquista. Par les Capitulations de Santa Fe signées le 17 avril 1492, ils nomment Colomb « amiral de la mer Océane, vice-roi et gouverneur de toutes les terres découvertes » et lui accordent un dixième des bénéfices tirés de l’expédition. Cette mission répond à trois objectifs principaux : économique (trouver une route commerciale directe vers l’Asie pour s’affranchir des intermédiaires orientaux), religieux (évangéliser de nouvelles populations) et politique (concurrencer le Portugal dans l’expansion maritime et accroître le prestige de la couronne espagnole).

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Un succès lié à une excellente connaissance des vents

Christophe Colomb connaît parfaitement les vents qui vont le porter vers l’ouest puis le ramener vers l’est grâce à sa longue expérience maritime et à ses recherches méticuleuses. Pendant des années, il recueille tous les renseignements nécessaires pour son projet de navigation vers l’ouest, ce qui lui permet de connaître l’existence des vents alizés, ces vents réguliers soufflant d’est en ouest au sud des Canaries. Il est d’ailleurs le premier navigateur à utiliser stratégiquement ces vents réguliers qui traversent l’océan Atlantique d’est en ouest. Pour le retour, Colomb élabore un plan ingénieux basé sur son expérience : il s’oriente vers le nord-est pour atteindre la zone des Westerlies (les grands vents d’Ouest) qui doivent le ramener en Europe. Cette stratégie consiste à faire l’aller très au sud à partir des Canaries pour profiter des alizés, puis à effectuer le retour plus au nord, en direction des Açores, afin de bénéficier des vents d’ouest. Cette connaissance des régimes de vents atlantiques, déjà exploitée par les Portugais pour leurs routes commerciales, permet à Colomb de résoudre le problème crucial de la navigation à voile transatlantique : comment aller vers l’ouest puis revenir vers l’est avec des vents favorables.

Une question de propriété à régler

Lorsque Christophe Colomb fait escale au retour à Lisbonne en mars 1493 pour des réparations urgentes, le roi Jean II du Portugal affirme que les terres découvertes reviennent au Portugal en vertu du Traité d’Alcáçovas signé en 1479 et de la bulle papale Aeterni regis de 1481. Ces accords attribuent au Portugal toutes les terres situées au sud des îles Canaries, ce qui inclut, selon l’interprétation portugaise, les îles découvertes par Colomb. Le roi portugais considère donc que le voyage de Colomb viole ces traités existants. Malgré cette revendication territoriale, Jean II laisse Colomb repartir vers l’Espagne après plus d’une semaine passée au Portugal. Cette décision s’explique probablement par la volonté du roi de privilégier la voie diplomatique plutôt que la confrontation directe. En effet, il informe les souverains espagnols qu’il prépare déjà une flotte sous le commandement de Francisco de Almeida pour prendre possession des nouvelles terres, tout en invitant l’Espagne à entamer des négociations diplomatiques pour régler le différend. Cette situation mènera ultérieurement à la signature du Traité de Tordesillas en 1494, qui établira une nouvelle ligne de démarcation entre les zones d’influence espagnole et portugaise.


Illustration: Bing Image Creator (retour de voyage de Christophe Colomb, style classique en clair-obscur)