Le 2 août 1990, le monde assiste à un choc brutal : l’Irak, sous la direction de Saddam Hussein, envahit brutalement le Koweït. Cette opération militaire surprise déclenche une crise internationale sans précédent, marquant le début d’une série d’événements qui vont redessiner la géopolitique de la région.
Dès les premières heures, les forces irakiennes s’emparent rapidement de la capitale Koweït City, des infrastructures clés et du palais de l’émir. Le gouvernement koweïtien est contraint de fuir, et la famille royale trouve refuge en Arabie Saoudite. Saddam Hussein annonce l’annexion du Koweït, le transformant en une province irakienne, justifiant cette action par des motifs historiques, économiques et stratégiques : une dette colossale contractée auprès de Koweït après la guerre Iran-Irak, des accusations contre le Koweït pour avoir pompé illégalement du pétrole, et la volonté de contrôler les précieuses réserves pétrolières du pays. Saddam estime aussi que le contexte international, notamment un message ambigu des États-Unis, lui donne le feu vert pour agir sans intervention étrangère.

L’occupation irakienne plonge le Koweït dans un climat de peur et de terreur. L’armée irakienne impose un contrôle militaire absolu, avec des actes de violence, des exécutions, des disparitions forcées et des pillages massifs. Des milliers de civils et ressortissants étrangers subissent arrestations et intimidations, tandis que des résistants koweïtiens s’organisent dans la clandestinité. Saddam tente d’effacer l’identité koweïtienne en brûlant des documents officiels et en modifiant la démographie locale. Pour dissuader une intervention internationale, l’Irak utilise des civils comme “boucliers humains”. Sous cette oppression brutale, le Koweït vit des mois sombres, marqués par la destruction des infrastructures, notamment lors du retrait irakien où près de 700 puits de pétrole sont incendiés, provoquant une catastrophe écologique.

Face à cette agression, la communauté internationale réagit vite et fermement. Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’invasion dans l’heure, exige le retrait de l’Irak et impose des sanctions économiques très lourdes. La plupart des pays, y compris d’anciens alliés de l’Irak, soutiennent la résolution et cessent tout commerce et fourniture d’armes. Lorsque Saddam refuse de se retirer malgré les ultimatum, une coalition internationale dirigée par les États-Unis se forme pour restaurer la souveraineté du Koweït. L’opération Tempête du désert démarre en janvier 1991 avec des bombardements massifs, suivis d’une offensive terrestre éclaire. En quelques jours, la coalition libère Koweït City et met fin à sept mois d’occupation.
À la sortie du conflit, l’Irak subit des sanctions inédites : embargo total, programme “Pétrole contre nourriture” pour atténuer les souffrances civiles, inspections pour le désarmement des armes de destruction massive, et indemnisation du Koweït. Le régime de Saddam Hussein connaît un isolement diplomatique profond, consolidé par des frappes militaires ponctuelles en cas de non-respect des résolutions de l’ONU. Pourtant, malgré ces pressions, Saddam conserve le pouvoir jusqu’à l’invasion américaine de 2003.
Illustration: Le Golfe en guerre (1990-1991) – Le Monde diplomatique