Le pacte Briand-Kellogg, également connu sous le nom de pacte de Paris, est un traité international signé le 27 août 1928 à Paris. Il condamne le recours à la guerre pour régler les différends internationaux et engage les pays signataires à y renoncer comme instrument de politique nationale dans leurs relations mutuelles. Initialement signé par 15 puissances, dont la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, le pacte finit par rassembler 63 nations adhérentes.
La France, sous l’impulsion d’Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères, désire ardemment ce pacte pour plusieurs raisons. Il s’inscrit dans la continuité de la politique de détente européenne menée par Briand, notamment après les accords de Locarno de 1925. La France cherche à renforcer sa sécurité face à l’Allemagne et voit dans ce pacte un moyen supplémentaire de prévenir une nouvelle agression. Briand espère également approfondir sa politique de détente en intégrant les États-Unis et l’URSS, alors absents de la Société des Nations. Il y voit une possibilité d’assouplir la position américaine sur la question cruciale des dettes interalliées.
L’utilité du pacte Briand-Kellogg réside principalement dans sa portée symbolique et juridique. Il représente une condamnation morale et juridique de la guerre comme instrument de politique nationale et contribue à renforcer l’idée que les conflits doivent être résolus par des moyens pacifiques. Le pacte a également un impact sur l’évolution du droit international, posant les bases de l’interdiction du recours à la force dans les relations internationales. Il sert même de référence lors des procès de Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, son efficacité pratique est limitée par l’absence de mécanisme de sanction en cas de violation, ce qui n’empêche pas le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale une décennie plus tard.
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Illustration: image générée par IA