ANNE BOLEYN, VICTIME D’UN COMPLOT ? 📆 2 mai 1536

Anne Boleyn est la seconde épouse du roi Henri VIII d’Angleterre et la mère de la future reine Élisabeth Ire. Le 2 mai 1536, sa vie bascule brutalement.

La veille encore, la reine assiste aux festivités du 1er mai à Greenwich, entourée de la cour et du roi Henri VIII. Mais ce dernier, soudainement distant, quitte l’assemblée sans explication. Le lendemain, alors qu’Anne regarde un match de tennis, un messager vient la chercher : elle doit comparaître devant le Conseil du roi. Face à ses juges, dont son propre oncle, le duc de Norfolk, Anne apprend qu’elle est accusée d’adultère avec plusieurs hommes, dont Mark Smeaton et Henry Norris. Elle nie farouchement, mais ses protestations n’ont aucun poids. Isolée, ignorée même par ses proches, elle comprend que son sort est scellé.

Pourtant, l’ascension d’Anne Boleyn semblait irrésistible quelques années plus tôt. Issue d’une famille noble, elle attire d’abord l’attention d’Henri VIII alors qu’il est marié à Catherine d’Aragon. Refusant de devenir sa maîtresse, Anne exige le mariage. Henri, obsédé par l’idée d’avoir un héritier mâle, se heurte au refus du pape d’annuler son union avec Catherine. Il finit par rompre avec Rome, fonde l’Église anglicane et épouse Anne en 1533. Couronnée reine, elle donne naissance à Élisabeth, mais pas au fils tant espéré.

La relation entre Anne et Henri, d’abord passionnée, se détériore rapidement. Les fausses couches s’enchaînent, la pression de la cour s’intensifie, et le roi, déçu, se lasse de l’indépendance et du caractère affirmé d’Anne. Il se rapproche alors de Jane Seymour, une dame d’honneur douce et effacée, qui incarne tout ce qu’Anne n’est plus à ses yeux.

Les accusations portées contre Anne sont graves : adultère, inceste avec son frère George, haute trahison et complot contre le roi. Le procès, mené à la hâte et sans preuves tangibles, ressemble à une mise en scène destinée à éliminer la reine. Anne, jugée par ses pairs dans la Tour de Londres, se défend avec dignité mais ne peut rien contre la volonté du roi et de ses conseillers. Elle est reconnue coupable, tout comme son frère et les autres hommes accusés.

Le 19 mai 1536, Anne Boleyn est conduite sur l’échafaud de Tower Green. Vêtue de gris, elle garde sa dignité jusqu’au bout, prononce un discours mesuré et prie pour le roi. Le bourreau, venu de France, la décapite d’un seul coup d’épée. Son corps est recueilli par ses dames de compagnie et enterré dans la chapelle de la Tour.

À peine onze jours après l’exécution d’Anne, Henri VIII épouse Jane Seymour. Issue de la petite noblesse, Jane contraste par sa douceur et sa discrétion. Elle donne enfin au roi le fils tant attendu, Édouard, mais meurt douze jours après l’accouchement. Henri, profondément marqué par sa disparition, la considère comme sa « véritable épouse » et choisit de reposer à ses côtés après sa mort.

L’histoire d’Anne Boleyn résonne comme celle d’une femme prise dans les jeux de pouvoir et les passions d’une cour impitoyable. Sa chute, orchestrée par des accusations douteuses et un procès expéditif, ouvre la voie à Jane Seymour, qui, en donnant un héritier mâle à Henri VIII, devient la seule à incarner à ses yeux l’idéal de la reine parfaite.


Illustration: Nathalie Dormer interprétant Anne Boleyn dans les Tudors.

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