Le 5 décembre 1984, Gremlins, réalisé par Joe Dante et produit par Steven Spielberg, débarque dans les salles françaises. Aux Etats-Unis, avec son mélange irrésistible de comédie fantastique et d’horreur, le film cartonne au box-office, rapportant plus de 153 millions de dollars pour un budget de 11 millions, et devient un phénomène culturel malgré – ou grâce à – ses scènes choc qui dérangent les familles. La sortie américaine, le 8 juin de la même année, marque le début d’une controverse qui bouleverse le monde du cinéma hollywoodien.
Les petites créatures espiègles de Mogwai se transforment en gremlins monstrueux qui sèment la pagaille dans une paisible ville enneigée. Une grand-mère explose dans un micro-ondes après avoir été dévorée, un gremlin finit broyé dans un mixeur, et une salle de cinéma vire au carnage sanglant pendant la projection de Blanche-Neige. Ces moments d’horreur comique terrifient les enfants, pourtant attirés par le ton festif du film classé PG.
Un peu plus tôt dans l’année, Indiana Jones et le Temple interdit initie le malaise avec ses visions cauchemardesques. Mola Ram arrache le cœur battant d’un captif avant de le plonger hurlant dans un puits de lave en fusion, tandis que des enfants esclaves rampent dans les ténèbres et que Willie Scott risque le sacrifice sur un autel sanglant. Ces séquences sadiques choquent les parents, qui voient en ces films un danger pour les plus jeunes malgré leur étiquette « familiale ».
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La MPAA, ou Motion Picture Association – autrefois Motion Picture Association of America –, réagit vite. Fondée en 1922 pour protéger les studios hollywoodiens comme Warner ou Disney, elle défend la propriété intellectuelle et gère depuis 1968 un système de classification volontaire : G pour tous publics, PG avec conseil parental, ou R pour adultes. Face aux plaintes massives, elle invente le PG-13 en juillet 1984, une catégorie intermédiaire qui prévient les parents d’un contenu trop intense pour les moins de 13 ans.
En France, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) veille au grain avec un visa d’exploitation obligatoire, délivré par une commission interministérielle. Gremlins y décroche un « Interdit aux moins de 12 ans » pour sa violence fantastique, au sein d’une grille stricte : Tout public, Pas avant 10 ans, Interdit avant 12, 16 ou 18 ans. Contrairement au système américain souple, la France impose des âges précis et des amendes sévères, protégeant les mineurs tout en laissant respirer la création artistique.
Illustration: Affiche française du film Gremlins.
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