Le 9 décembre 1986, le musée d’Orsay ouvre ses portes au public, transformant à jamais l’ancienne gare en un écrin dédié aux arts. Inauguré officiellement quelques jours plus tôt par François Mitterrand, ce lieu emblématique attire dès le premier jour des milliers de visiteurs émerveillés par sa nef vitrée et ses horloges monumentales, et bien évidemment par ses collections remarquables.
L’ancienne gare d’Orsay, construite en 1900 pour l’Exposition universelle par l’architecte Victor Laloux, connaît un destin inattendu. Elle ferme ses portes au trafic grandes lignes en 1939, car les trains électriques s’allongent et ne rentrent plus dans ses quais trop courts. Le trafic banlieue persiste un temps, jusqu’aux années 1950, avant que l’activité ferroviaire ne s’arrête complètement vers 1958. Les avancées techniques, comme l’électrification du réseau, et la redirection des trains vers Austerlitz rendent la gare obsolète. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle sert même de centre de colis pour prisonniers, puis de foyer pour immigrés dans les années 1960, menacée de démolition.
C’est Valéry Giscard d’Estaing qui impulse la reconversion en 1977, lors d’un conseil interministériel. Face à la pression des associations de sauvegarde et au vide muséal entre le Louvre et le Centre Pompidou, il décide de créer un musée pour les arts de 1848 à 1914. Le bâtiment, classé monument historique en 1978, voit un établissement public piloter les travaux. Un concours d’architecture est remporté en 1979 par l’agence ACT (Renaud Bardon, Pierre Colboc, Jean-Paul Philippon), rejoints par Gae Aulenti pour l’aménagement intérieur. Cette équipe préserve l’esprit ferroviaire tout en adaptant l’espace aux expositions.
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Aujourd’hui, le musée d’Orsay brille par son programme centré sur les arts de 1848 à 1914, avec un accent sur l’impressionnisme et le post-impressionnisme. Ses collections permanentes regorgent de peintures de Monet, Van Gogh, Renoir, Cézanne ou Manet, de sculptures de Rodin, d’arts décoratifs, de photographies et de dessins. Expos temporaires comme John Singer Sargent. Éblouir Paris ou Paul Troubetzkoy animent l’agenda, complété par des visites guidées et des événements tels que Le jour des écrivains. Orsay comble le fossé entre le Louvre, qui s’arrête à 1848 avec ses antiquités et chefs-d’œuvre académiques, et le Centre Pompidou, dédié à l’art moderne post-1914 dans son architecture high-tech.
Pourquoi la période impressionniste captive-t-elle tant ? Née dans les années 1860-1870, elle révolutionne la peinture en capturant la lumière fugace, les couleurs vives et les scènes quotidiennes en plein air. Monet et ses amis rompent avec l’académisme : touches rapides, tons juxtaposés, sujets modernes comme les cafés ou les gares. Critiqués d’abord, ils imposent une esthétique de la sensation qui pave la voie à l’abstraction et célèbre l’éphémère de la vie moderne.
Avec son immense collection impressionniste installée dans un cadre ferroviaire spectaculaire, entre le Louvre et le Centre Pompidou, Orsay est simplement unique.
Illustration:
– Façade du musée d’Orsay – Wikipédia
– Grande galerie du musée – Wikipédia
– Le Déjeuner sur l’herbe (1863), Édouard Manet – Wikipédia
