« L’empoisonneuse de Loudun » est acquittée le 12 décembre 1961 après 3 procès médiatiques non concluants.
Marie Besnard, née Marie Joséphine Philippine Davaillaud le 15 août 1896 à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne, mène une vie ordinaire avant les accusations. À 24 ans, elle épouse son cousin germain Auguste Antigny. Après le décès de celui-ci en 1927, elle se remarie en 1929 avec Léon Besnard, un commerçant de Loudun où le couple s’installe et où Marie gagne le surnom de « la bonne dame de Loudun ». Ils tiennent un commerce de cordes dans la ville jusqu’au décès de Léon en octobre 1947, qui marque le début des soupçons.
Marie Besnard est accusée d’avoir empoisonné à l’arsenic 12 personnes de son entourage entre 1927 et 1949. Ses principaux accusateurs sont Louise Pintou, veuve employée des postes, amie et locataire des époux Besnard et maîtresse de Léon selon la rumeur, et Auguste Massip, propriétaire du château de Montpensier et maniaque de la délation. Parmi les victimes présumées figurent ses deux maris, sa mère, son beau-père, sa belle-mère et sa grand-tante par alliance. L’accusation soutient que Marie Besnard aurait agi pour des motifs financiers, ayant hérité directement ou indirectement des biens de ces personnes.
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L’affaire donne lieu à trois procès retentissants. Le premier s’ouvre en février 1952 à Poitiers mais est rapidement renvoyé pour supplément d’information. Le deuxième procès se tient à Bordeaux en 1954 et se termine également par un renvoi, mais Marie Besnard est mise en liberté provisoire. Le troisième et dernier procès débute le 20 novembre 1961 à Bordeaux. Les débats se concentrent sur l’origine de l’arsenic trouvé dans les corps exhumés. Finalement, le 12 décembre 1961, Marie Besnard est acquittée au bénéfice du doute.
Après son acquittement, Marie Besnard retourne vivre à Loudun. En mai 1962, elle publie ses mémoires et apparaît à la télévision pour présenter son livre. Elle déclare avoir toujours eu confiance car elle n’avait rien fait. Marie Besnard reste à Loudun jusqu’à son décès le 14 février 1980, à l’âge de 83 ans, emportant avec elle le mystère de cette affaire qui a passionné la France pendant plus d’une décennie.
Illustration:
– Marie Besnard et ses défenseurs (maîtres Henry du Cluzeau, Albert Gautrat et René Hayot), au procès de Poitiers en février 1952 (caricature de Maurice Tournade). – Wikipédia
– Portrait de Marie Besnard à son procès, avec sa tenue de veuve éplorée (tailleur noir, manteau de poulain et mantille), le nez chaussé d’épaisses lunettes d’écaille. – Wikipédia
– Auguste Massip (caricature de Maurice Tournade) – Wikipédia
– Louise Pintou, la postière de Loudun (caricature de Maurice Tournade) – Wikipédia
