Le 29 octobre 1390, Jeanne de Brigue devient la première femme jugée pour sorcellerie par le Parlement de Paris.
Jeanne de Brigue, surnommée « la Cordière », est une paysanne de la région de Brie, née vers 1345. Réputée pour ses dons de divination et de guérison, elle se forge une solide renommée en aidant les habitants à retrouver des objets perdus ou volés. Même les clercs viennent parfois solliciter son aide, tant ses talents de devineresse sont reconnus.
Le procès de Jeanne pour sorcellerie est lié à sa rencontre avec Macette, l’épouse maltraitée d’Hennequin de Ruilly. Pour aider Macette, Jeanne pratique des rituels magiques impliquant de la cire et des crapauds afin de provoquer des douleurs chez Hennequin. En échange, Macette lui enseigne des sorts pour rendre un homme amoureux. Ces pratiques, combinées aux accusations d’avoir invoqué le diable à plusieurs reprises, conduisent à l’arrestation et au procès des deux femmes pour sorcellerie.
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Jeanne de Brigue est condamnée à être brûlée vive.
Même emprisonnée au Châtelet à la veille de son exécution, la réputation de Jeanne comme devineresse capable de retrouver les objets volés persiste. Les gardes eux-mêmes font appel à ses supposés pouvoirs pour retrouver le coupable du vol d’une tasse d’argent. Cette anecdote illustre à quel point la renommée de Jeanne est solidement établie, au point que même ses geôliers cherchent à utiliser ses capacités présumées.
La sentence est exécutée le 19 août 1391 sur le marché aux pourceaux, rue Saint-Honoré à Paris. Son exécution marque le début d’une période sombre de persécutions contre les personnes, généralement des femmes, accusées de sorcellerie en France.
Illustration: Francisco de Goya, Sabbat de sorcières, 1821-1823. Wikipédia
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