Je soutiens le projet

LE « BARBE-BLEUE DE GAMBAIS » FACE À SES JUGES 📆 30 novembre 1921

Landru - Photo d'identité judiciaire

Après un procès à Versailles de trois semaines ayant suscité une attention médiatique considérable, le 30 novembre 1921, le verdict est rendu par la cour d’assises de Seine-et-Oise au sujet des meurtres de femmes perpétrés par Henri Désiré Landru. Ce dernier est accusé du meurtre de 10 femmes et 1 homme.

Selon l’accusation, Landru attirait ses victimes, souvent veuves ou célibataires, par le biais d’annonces matrimoniales pour les séduire et ensuite les dépouiller de leurs économies. Après les avoir assassiné, il faisait disparaître les corps en les brûlant dans le poêle à bois de villas qu’il louait à cet effet.

La liste des victimes :

Tu apprécies mes contenus. Clique ici pour soutenir l'édition de cet almanach.

  • Jeanne Cuchet, lingère, veuve d’un commerçant, 39 ans, disparue à Vernouillet ;
  • André Cuchet, fils de Jeanne Cuchet, 17 ans, vendeur dans une lingerie, disparu à Vernouillet ;
  • Thérèse Laborde-Line, séparée d’un mari aubergiste, 46 ans, disparue à Vernouillet ;
  • Marie-Angélique Guillin, ancienne gouvernante, 52 ans, disparue à Vernouillet ;
  • Berthe-Anna Héon, 55 ans, veuve, femme de ménage, disparue à Gambais ;
  • Anna Collomb, 44 ans, veuve, secrétaire dans une compagnie d’assurances, disparue à Gambais ;
  • Andrée-Anne Babelay, 19 ans, domestique chez une cartomancienne, disparue à Gambais ;
  • Célestine Buisson, veuve, femme de ménage, disparue à Gambais ;
  • Louise-Joséphine Jaume, 38 ans, en instance de divorce, disparue à Gambais ;
  • Anne-Marie Pascal, divorcée, couturière, 37 ans, disparue à Gambais ;
  • Marie-Thérèse Marchadier, 37 ans, ancienne prostituée tenancière d’une maison de passe, disparue à Gambais (où la police retrouvera les cadavres de ses trois chiens, étranglés).

Landru, assisté par son avocat, adopte une attitude provocatrice et plaisante face aux questions du président. Les preuves contre lui incluent des objets appartenant aux femmes disparues, des restes d’ossements humains, et son carnet noir détaillant ses rencontres. La cuisinière dans laquelle il aurait brûlé ses victimes est même transportée dans la salle d’audience.

Plusieurs répliques de Landru restent célèbres. Il s’exclame notamment : « Montrez-moi les cadavres ! » Lorsque l’avocat général parle de sa tête, il rétorque : « Vous parlez toujours de ma tête, Monsieur l’avocat général. Je regrette de n’en avoir pas plusieurs à vous offrir ! » Face aux accusations, il répond ironiquement : « Moi ? J’ai fait disparaître quelqu’un. Eh bien, ça alors ! Si vous croyez ce que racontent les journaux ! ».

Dans une scène marquante, l’avocat de Landru affirme qu’une des victimes prétendument morte aurait été retrouvée et serait prête à apparaître. Toute la salle, y compris les jurés, se tourne vers la porte. Il y a donc un doute selon l’avocat. L’avocat général remarque alors que seul Landru n’a pas détourné le regard.

Finalement, le 30 novembre 1921, Landru est reconnu coupable des onze meurtres et est condamné à la guillotine.