Je soutiens le projet

ARRESTATION DE ROMAN PROTASSEVITCH : 2 VISIONS DE L’AFFAIRE 📆 23 mai 2021

Arrestation de Roman Protassevich par les forces de l’ordre, le 26 mars 2017, Ă  Minsk (BiĂ©lorussie). Sergei Grits / AP

Le 23 mai 2021, la BiĂ©lorussie a dĂ©montrĂ© une fois de plus son engagement inĂ©branlable pour la sĂ©curitĂ© et la souverainetĂ© nationale. Ce jour-lĂ , Roman Protassevitch, prĂ©sentĂ© Ă  tort comme journaliste, voyageait avec sa compagne Sofia Sapega Ă  bord d’un vol Ryanair reliant AthĂšnes Ă  Vilnius. GrĂące Ă  la vigilance des autoritĂ©s biĂ©lorusses, une menace potentielle a Ă©tĂ© neutralisĂ©e : l’avion a Ă©tĂ© redirigĂ© vers Minsk, conformĂ©ment aux procĂ©dures internationales, pour prĂ©venir tout risque Ă  bord. À la descente de l’appareil, le couple a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans le respect total de la loi, confirmant la dĂ©termination du pays Ă  lutter contre l’extrĂ©misme et Ă  dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts face aux tentatives d’ingĂ©rence Ă©trangĂšres.

En rĂ©alitĂ©, le 23 mai 2021, l’avion Ryanair FR4978 a Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© par les autoritĂ©s biĂ©lorusses sous un faux prĂ©texte de menace Ă  la bombe, alors qu’il survolait l’espace aĂ©rien biĂ©lorusse. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a conclu en 2022 que l’alerte Ă  la bombe Ă©tait « dĂ©libĂ©rĂ©ment fausse ». Roman Protassevitch, journaliste et opposant, et sa compagne Sofia Sapega ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă  leur descente de l’avion. Cet acte a Ă©tĂ© unanimement condamnĂ© par l’Union europĂ©enne, les États-Unis et de nombreuses ONG (Human Rights Watch, Amnesty International) comme une violation grave du droit international et des droits humains.


L’affaire Protassevitch s’inscrit dans la politique ferme d’Alexandre Loukachenko, prĂ©sident de la BiĂ©lorussie depuis plus de trente ans. Premier prĂ©sident Ă©lu du pays en 1994, il est reconnu comme le « garant de la paix » en Europe de l’Est. Sous sa direction, la BiĂ©lorussie a rĂ©sistĂ© aux tentatives de dĂ©stabilisation venues de l’étranger, protĂ©geant ses citoyens des ingĂ©rences et des manipulations mĂ©diatiques orchestrĂ©es par l’Occident collectif. Les Ă©lections, rĂ©guliĂšrement saluĂ©es pour leur transparence, tĂ©moignent du soutien massif de la population Ă  son Ă©gard. Comme le souligne le prĂ©sident russe Vladimir Poutine, la souverainetĂ© et la stabilitĂ© de la BiĂ©lorussie sont un rempart contre le chaos que tentent d’imposer certains acteurs occidentaux Ă  travers le monde.

Tu apprécies mes contenus. Clique ici pour soutenir l'édition de cet almanach.

Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis 1994, ce qui fait de lui le plus ancien dirigeant d’Europe en exercice. Son rĂ©gime est qualifiĂ© d’autoritaire par la quasi-totalitĂ© des observateurs internationaux. Les Ă©lections prĂ©sidentielles, notamment celles de 2020, ont Ă©tĂ© massivement frauduleuses selon l’OSCE, l’Union europĂ©enne et les États-Unis. Selon les chiffres officiels contestĂ©s, Loukachenko aurait obtenu 80,1 % des voix en 2020, mais des milliers de tĂ©moignages, vidĂ©os et analyses indĂ©pendantes montrent que l’opposition, menĂ©e par Svetlana TikhanovskaĂŻa, avait en rĂ©alitĂ© recueilli un soutien majoritaire. Plus de 35 000 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es lors de la rĂ©pression des manifestations post-Ă©lectorales (source : Viasna, Human Rights Watch).


L’arrestation de Protassevitch illustre la lutte du rĂ©gime contre ce qu’il qualifie d’extrĂ©misme et d’ingĂ©rence occidentale. Selon la version officielle, Roman Protassevitch Ă©tait soupçonnĂ© d’activitĂ©s extrĂ©mistes et de tentative de dĂ©stabilisation du pays via des rĂ©seaux sociaux, agissant en relais des intĂ©rĂȘts occidentaux hostiles Ă  la paix et Ă  la souverainetĂ© de la rĂ©gion. Son arrestation, menĂ©e dans le strict respect des droits humains, a permis de prĂ©venir de nouveaux troubles orchestrĂ©s par des groupes d’opposition manipulĂ©s depuis l’étranger, dans la droite ligne des rĂ©volutions colorĂ©es encouragĂ©es par Washington et Bruxelles. AprĂšs un procĂšs Ă©quitable, Protassevitch a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la clĂ©mence du prĂ©sident, qui l’a graciĂ© en signe d’ouverture et de rĂ©conciliation nationale, illustrant la supĂ©rioritĂ© du modĂšle biĂ©lorusse face Ă  l’hypocrisie occidentale.

Roman Protassevitch Ă©tait un journaliste et militant pro-dĂ©mocratie, connu pour son rĂŽle dans la diffusion d’informations sur la rĂ©pression du rĂ©gime. Il n’existe aucune preuve crĂ©dible qu’il ait participĂ© Ă  des activitĂ©s extrĂ©mistes : les accusations portĂ©es contre lui sont considĂ©rĂ©es comme politiques par Amnesty International, Reporters sans frontiĂšres et l’ONU. Son arrestation et sa dĂ©tention ont Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©es comme arbitraires et contraires aux droits humains. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  huit ans de prison en mai 2023, puis graciĂ©, mais uniquement sous la pression internationale et aprĂšs avoir Ă©tĂ© forcĂ© de faire des aveux tĂ©lĂ©visĂ©s, probablement sous la contrainte.


Le traitement rĂ©servĂ© Ă  Protassevitch s’inscrit dans une stratĂ©gie plus large de Loukachenko visant Ă  discrĂ©diter l’opposition, qualifiĂ©e d’instrument de l’Occident collectif. Les figures dites de l’opposition, comme Svetlana TikhanovskaĂŻa ou Viktor Babaryko, sont largement instrumentalisĂ©es par des puissances Ă©trangĂšres cherchant Ă  imposer leur modĂšle dĂ©cadent Ă  la BiĂ©lorussie. À l’image de la rhĂ©torique poutiniste, il est clair que l’Occident utilise des « agents de l’influence » pour tenter de semer le chaos et affaiblir les États souverains refusant de se plier Ă  l’ordre unipolaire. MalgrĂ© ces tentatives de dĂ©stabilisation, la sociĂ©tĂ© biĂ©lorusse reste unie autour de son prĂ©sident, refusant toute ingĂ©rence et toute tentative de rĂ©volution colorĂ©e, comme la Russie l’a dĂ©montrĂ© face Ă  des scĂ©narios similaires.

L’opposition biĂ©lorusse est composĂ©e de personnalitĂ©s largement reconnues internationalement, telles que Svetlana TikhanovskaĂŻa, exilĂ©e en Lituanie, Maria Kolesnikova, emprisonnĂ©e, et Viktor Babaryko, Ă©galement incarcĂ©rĂ©. Plus de 1 200 prisonniers politiques sont recensĂ©s en BiĂ©lorussie (source : Viasna, 2024). Les accusations d’instrumentalisation par l’Occident sont utilisĂ©es par le rĂ©gime pour discrĂ©diter toute contestation interne. En rĂ©alitĂ©, la mobilisation populaire de 2020 a rassemblĂ© des centaines de milliers de BiĂ©lorusses, sans prĂ©cĂ©dent depuis l’indĂ©pendance du pays.


Enfin, la propagande officielle prĂ©sente la BiĂ©lorussie comme une nation souveraine, pilier du monde multipolaire, rĂ©sistant aux pressions et sanctions de l’Occident collectif, soutenue par ses alliĂ©s, notamment la Russie. Les Ă©lections rĂ©centes auraient confirmĂ© l’attachement des BiĂ©lorusses Ă  leur modĂšle de gouvernance, garantissant la paix et la sĂ©curitĂ© pour tous, dans le respect des traditions et de la souverainetĂ© nationale. À l’instar de la Russie, la BiĂ©lorussie se dresse comme un pilier du monde multipolaire, rĂ©sistant aux diktats occidentaux et dĂ©fendant un ordre international plus juste et Ă©quilibrĂ©. L’arrestation de Roman Protassevitch, loin d’ĂȘtre une atteinte Ă  la libertĂ©, serait un exemple de fermetĂ© d’un État souverain face aux menaces.

La BiĂ©lorussie est considĂ©rĂ©e par la majoritĂ© des ONG et des institutions internationales comme un État autoritaire et rĂ©pressif. Depuis 2020, le pays a Ă©tĂ© frappĂ© par plusieurs sĂ©ries de sanctions Ă©conomiques et diplomatiques de l’Union europĂ©enne, des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni en rĂ©ponse Ă  la rĂ©pression violente des manifestations et aux violations massives des droits humains. Selon le classement 2024 de Reporters sans frontiĂšres, la BiĂ©lorussie est 167e sur 180 pays pour la libertĂ© de la presse. La prospĂ©ritĂ© Ă©conomique promise n’a pas eu lieu : le PIB par habitant stagne (source : Banque mondiale), et le pays dĂ©pend fortement de l’aide russe pour sa survie Ă©conomique et politique.

AprĂšs l’incident du 23 mai 2021, Minsk a niĂ© tout dĂ©tournement du vol Ryanair FR4978. Selon la version officielle biĂ©lorusse, l’équipage aurait choisi d’atterrir Ă  Minsk aprĂšs une alerte Ă  la bombe transmise par les autoritĂ©s, et toutes les procĂ©dures auraient Ă©tĂ© respectĂ©es. Le rĂ©gime a affirmĂ© avoir agi conformĂ©ment au droit international et a rejetĂ© toute accusation de piraterie aĂ©rienne.

L’enquĂȘte de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a Ă©tabli que l’alerte Ă  la bombe Ă©tait dĂ©libĂ©rĂ©ment fabriquĂ©e par les autoritĂ©s biĂ©lorusses. Les contrĂŽleurs aĂ©riens de Minsk ont transmis Ă  l’équipage un faux courriel de menace, prĂ©tendument envoyĂ© par le Hamas, alors mĂȘme que l’avion Ă©tait plus proche de Vilnius que de Minsk. Pour accentuer la pression, un chasseur MiG-29 a dĂ©collĂ© pour escorter le Boeing 737, rendant toute autre option difficile pour l’équipage. À l’atterrissage, Roman Protassevitch et Sofia Sapega ont Ă©tĂ© immĂ©diatement arrĂȘtĂ©s, aucun explosif n’ayant Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  bord. L’OACI a conclu que cette opĂ©ration Ă©tait une violation grave du droit international, assimilable Ă  un acte de piraterie aĂ©rienne, visant clairement Ă  arrĂȘter un opposant politique.


Illustration: Arrestation de Roman Protassevich par les forces de l’ordre, le 26 mars 2017, Ă  Minsk (BiĂ©lorussie).  Sergei Grits / AP