En 1130, Paris est frappée par une terrible épidémie connue sous le nom de « mal des Ardents », causée par l’ergot de seigle. Face à cette calamité, le 26 novembre 1130, l’évêque de Paris organise une procession avec les reliques de sainte Geneviève, patronne de la ville, connue pour ses nombreux miracles et sa protection contre les invasions.
Cette maladie dévastatrice tue environ 14 000 personnes. Lors de la procession, 103 malades touchent la châsse et 100 d’entre eux guérissent instantanément, un événement reconnu comme le « miracle des Ardents » et célébré chaque année le 26 novembre.
La maladie provoquée par l’ergot de seigle est l’ergotisme, aussi appelé « mal des Ardents » ou « feu de Saint-Antoine ». Elle résulte de l’intoxication par des alcaloïdes produits par le champignon Claviceps purpurea. Les symptômes incluent des hallucinations, des spasmes, et dans les cas graves, une gangrène qui peut mener à la mort. L’ergotisme se manifeste sous plusieurs formes : gangréneuse, convulsive, obstétricale et psychiatrique.
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L’ergot de seigle se développe dans des conditions climatiques spécifiques. Il nécessite des températures hivernales inférieures à 10°C pour lever la dormance des sclérotes et des températures printanières entre 10 et 25°C pour leur germination. Un printemps humide est crucial pour la dissémination des spores du champignon, qui infecte principalement les inflorescences des céréales lors de leur floraison.
Il existe des mesures préventives contre l’ergot de seigle plutôt que des traitements curatifs. En agriculture, on utilise des semences exemptes de sclérotes et applique des traitements fongicides pour limiter la propagation du champignon. Des techniques culturales comme le labour profond et la gestion des graminées adventices aident également à réduire les risques d’infection. En cas d’intoxication humaine, le traitement est principalement symptomatique et peut inclure l’évacuation digestive et l’administration de charbon actif pour réduire l’absorption des toxines.
Illustration: Flagellants néerlandais libérant le monde de l’épidémie de peste noire, lors d’une procession dans les rues de Tournay. Chromolithographie dans “Chronica Aegidii li Muisis”, 1349. Crédit : Photo12/Ann Ronan Picture Library.
