Amelia Earhart en 1935

AMELIA EARHART, 1ère AVIATRICE À BRAVER SEULE L’ATLANTIQUE 📆 20 mai 1932

Le 20 mai 1932, Amelia Earhart s’élance seule dans le ciel, déterminée à traverser l’Atlantique sans escale. À bord de son Lockheed Vega rouge, elle affronte vents, orages et pannes d’instruments. Après près de quinze heures de vol, elle pose son avion dans un champ en Irlande du Nord, devenant ainsi la première femme à réaliser cet exploit en solitaire. Ce jour-là, Amelia ouvre une voie nouvelle pour toutes les femmes, dans l’aviation comme ailleurs.

Un destin forgé par une passion

Amelia naît en 1897 dans le Kansas, à une époque où l’aviation n’en est qu’à ses balbutiements et où les femmes ont peu de place dans la société. Dès l’enfance, elle fait preuve d’un esprit aventureux et refuse de se plier aux conventions. Pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’elle n’a pas encore vingt ans, elle choisit de s’engager comme aide-soignante bénévole à Toronto, au Canada. Dans les hôpitaux militaires, elle côtoie la souffrance des soldats blessés et découvre la force de l’engagement humain. Cette expérience la marque à vie et lui donne la conviction que rien n’est impossible pour qui ose et persévère.

C’est à Toronto qu’elle rencontre des pilotes du Royal Flying Corps et qu’elle assiste à ses premiers meetings aériens. Fascinée par ces « oiseaux mécaniques », elle se promet de voler un jour. En 1920, à Los Angeles, elle réalise son premier vol en tant que passagère et comprend immédiatement que le ciel sera son horizon. Elle économise pour prendre des leçons de pilotage, et en 1922, elle bat déjà un record d’altitude féminin en atteignant 4 267 mètres. L’année suivante, elle devient l’une des premières femmes américaines à décrocher une licence de pilote, ouvrant la voie à une carrière hors du commun.

Une pionnière et meneuse

Avant de traverser l’Atlantique en solo, Earhart s’impose déjà comme une pionnière de l’aviation. En 1928, elle est choisie pour participer à la première traversée féminine de l’Atlantique en avion, même si elle n’est alors « que » passagère à bord du Friendship. Ce vol lui vaut une notoriété mondiale et la conviction qu’elle peut accomplir bien davantage. Elle multiplie alors les exploits : elle bat des records de vitesse et d’altitude, notamment en autogire, un appareil révolutionnaire à l’époque. Elle devient la première femme à traverser les États-Unis d’ouest en est sans escale, puis à relier Hawaï à la Californie en solo, un vol jugé aussi dangereux que la traversée de l’Atlantique.

Mais Amelia ne se contente pas de voler pour elle-même. Elle s’engage avec passion pour la cause des femmes pilotes. En 1929, elle fonde The Ninety-Nines, une organisation qui rassemble et soutient les aviatrices du monde entier. Elle en devient la première présidente, convaincue que l’entraide et la solidarité ouvriront le ciel à toutes. Grâce à son charisme et à son engagement, elle inspire des générations de femmes à prendre leur envol, littéralement et symboliquement.

Amelia Earhart et d’autres membres des Ninety-Nines posent devant un avion.

Un certain goût du risque

Pour repousser les limites de l’aviation, Amelia Earhart sait qu’elle doit prendre des risques. Lors de ses grandes traversées, elle allège son avion au maximum pour emporter davantage de carburant, quitte à sacrifier des équipements de survie essentiels comme le canot de sauvetage ou les parachutes. Ces choix sont audacieux, voire dangereux, mais ils témoignent de sa détermination à réussir là où peu osent s’aventurer. Elle affronte les éléments, les pannes mécaniques et la solitude du cockpit avec sang-froid et lucidité. Chaque vol est un défi lancé à la fatalité. Le danger est omniprésent mais la récompense est d’autant plus grande.

« Après minuit, la lune se couche et je suis seule avec les étoiles. » Amelia Earhart, évoquant la magie et la solitude du vol transatlantique

Le dernier vol

En 1937, Amelia Earhart décide de tenter le tour du monde par l’équateur, une première dans l’histoire de l’aviation. Accompagnée de son navigateur Fred Noonan, elle parcourt des milliers de kilomètres, franchissant continents et océans. Mais lors de la dernière grande étape, entre Lae (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et l’île Howland, leur avion disparaît au-dessus du Pacifique. Malgré l’une des plus vastes opérations de recherche jamais lancées, aucune épave n’est retrouvée. Des objets personnels et des fragments d’os découverts sur l’île de Nikumaroro laissent penser qu’elle a pu s’y échouer, mais le mystère demeure entier.

Amelia ne cesse d’inspirer. Encore aujourd’hui, elle incarne l’audace, la persévérance et l’émancipation. Son nom reste associé à la conquête du ciel et à la lutte pour l’égalité. The Ninety-Nines, l’organisation qu’elle a fondée, continue de soutenir les femmes pilotes partout dans le monde, offrant bourses, mentorat et entraide. Son histoire inspire des générations d’aventurières et de rêveuses, prouvant que la passion et la volonté peuvent briser tous les plafonds, même ceux de verre.


Photos:
– Photo d’Amelia Earhart en 1935. – Wikipédia
– Le Lockheed Vega 5B d’Amelia Earhart exposé au National Air and Space Museum. – Wikipédia
– Amelia Earhart avec l’autogire Pitcairn PCA-2
– Amelia Earhart et d’autres membres des Ninety-Nines posent devant un avion.

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