Les navires de Christophe Colomb, la Niña et la Santa María, mouillent dans une nouvelle baie le 6 décembre 1492. Colomb nomme cette île, qu’ils viennent de découvrir, Hispaniola.
Hispaniola est une grande île des Caraïbes, aujourd’hui partagée entre Haïti et la République dominicaine. Colomb la nomme « Isla española » (île espagnole : elle lui rappelle les campagnes de la Castille), qui devient par déformation Hispaniola. Le nom d’Haïti provient du terme indigène « Ayiti » ou « Quisqueya », signifiant « Terre haute », utilisé par les populations amérindiennes qui habitent l’île avant l’arrivée des Européens.
L’île devient un point d’appui crucial pour les expéditions espagnoles aux Amériques. En 1508, Santo Domingo devient le siège de la vice-royauté des Amériques et le centre de la colonisation espagnole. Elle sert de base pour l’exploration et la colonisation d’autres territoires américains, permettant aux Espagnols d’étendre leur empire colonial dans le Nouveau Monde.
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Cependant, les colons espagnols doivent faire face à de nombreux défis sur Hispaniola.
Ils doivent gérer l’effondrement démographique de la population indigène, passant de 1,3 million à seulement 60 000 en 1507, principalement dû aux maladies importées et aux campagnes militaires. Cette pénurie de main-d’œuvre conduit à l’importation d’esclaves africains dès 1502. Les colons doivent également affronter des révoltes d’esclaves. Les conditions environnementales difficiles, comme les cyclones tropicaux, menacent leurs installations. La multiplication incontrôlée du bétail abandonné dévaste les cultures, tandis que des meutes de chiens sauvages deviennent aussi dangereuses que des loups.
Hispaniola connaît alors un lent déclin.
La fièvre sucrière commence à tomber, et de nombreux colons quittent l’île pour d’autres colonies espagnoles plus prospères comme Cuba, le Pérou ou le Mexique. Face aux menaces des pirates, le roi Philippe III ordonne en 1606 une politique de la terre brûlée sur une grande partie de l’île, forçant le regroupement des populations vers l’est. Cette politique a l’effet inverse au résultat escompté : la moitié occidentale de l’île revient peu à peu aux boucaniers qui ravitaillent en viande les flibustiers. Ceux-ci commencent une « colonisation sauvage » durant laquelle, petit à petit, les Français s’imposent face aux Anglais.
