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JOURNÉE MONDIALE DES PELUCHES : LA TENDRESSE EN PLEINE RÉINVENTION 📆 9 septembre

9 septembre - Journée mondiale des peluches

En cette journée mondiale des peluches et de l’ours en peluche, célébrée le 9 septembre, chacun replonge dans ce souvenir d’enfance universel : le vieux doudou rassurant, confident muet ramené des armoires, complice de l’imaginaire et de la tendresse éternelle. Pourtant, derrière cette célébration de la douceur transpire une profonde opposition : la nostalgie paisible du Teddy Bear, archétype de l’objet transitionnel, affronte la nouvelle vague, résolument mercantile et virale, menée par les Labubu.

Teddy Bear…

Tout commence en 1902, lors d’une partie de chasse dans le Mississippi où le président Theodore « Teddy » Roosevelt refuse d’abattre un ourson captif par souci d’éthique et de compassion. L’événement, immortalisé par le caricaturiste Berryman dans le Washington Post, inspire le couple Morris et Rose Michtom à créer et commercialiser le premier « Teddy’s Bear », avec la permission du président. Simultanément, en Allemagne, Margarete Steiff et son neveu Richard lancent un ours articulé, qui séduit garçons et filles sans distinction. L’ours en peluche traverse alors les générations, devient héritage familial, vecteur de souvenirs et favori des collectionneurs, sans jamais oublier son message d’empathie et de réconfort : l’ours en peluche, ce n’est pas qu’un jouet, c’est une mémoire et une tendresse transmissibles.

… face au Labubu

Face à cette tradition aux racines profondes, la vague Labubu représente l’exact opposé : ici, tout n’est que marketing, viralité et culture de l’instant. Le Labubu, petit monstre espiègle, apparaît en 2015 et explose dans les années 2020 grâce à Pop Mart et à la machine des réseaux sociaux. Loin du réconfort familial du Teddy Bear, le Labubu se porte, se montre, s’affiche : objet à collectionner, à exhiber, sans mémoire mais plein d’effets de rareté, bousculé par les collaborations, la spéculation et le « hype » permanent.

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Deux mondes qui s’affrontent

Le Teddy Bear convoque la magie de l’enfance, du temps qui passe, du jouet usé par la vie et patiné par les étreintes. Il reste fidèle, témoin discret des chagrins et des rêves, en dehors des modes et du temps. À l’inverse, le Labubu symbolise l’ère numérique : désiré pour sa nouveauté, son aspect « kawaii », son exclusivité savamment entretenue par Pop Mart. Ici, pas de transmission mais une consommation rapide, une collection alimentée par le « manque » et la viralité. L’attachement se construit dans la rareté, dans l’identification à une communauté fondée sur l’ultra-tendance, et chaque Labubu est customisé comme un accessoire « in » ou une cryptomonnaie affective.

Et la tendresse ? Bordel !

Aujourd’hui, la Journée mondiale des peluches célèbre ce double visage : celui de la nostalgie tranquille de l’ours en peluche, compagnon de toujours, et celui du phénomène Labubu, nouvelle coqueluche portée par la logique du désir instantané et du marketing implacable. D’un côté, la chaleur de l’ancien, de l’autre, l’excitation de la nouveauté. La tendresse, elle, demeure… mais elle change de visage à chaque génération.


Illustration: image générée par IA.

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